Le Fikileaks, surenchère de la transparence
Brève

Le Fikileaks, surenchère de la transparence

Tout arrive: une agence de presse réputée pour son sérieux

, l'AFP, nous apprend qu'un déjeuner aurait réuni le "monde du web" autour du chef de l'Etat. En fait de "'monde du web", pas de pirates ni de hackers, mais un suprême d'entreprenautes masculins, agrémenté d'un avocat-blogueur-anonyme réputé. Ledit avocat-blogueur réputé, portant un masque, aurait même été vu, sortant à vélo de l'Elysée, salué par les gardes républicains (après avoir été évacué par les souterrains,

picto comme le montre le document ultra-confidentiel ci-contre qu'il s'est permis de publier).

Bilan des opérations: ce déjeuner a permis d'informer le chef de l'Etat des détails des lois Hadopi et LOPPSI 2, dont on l'avait jusqu'alors tenu dans l'ignorance. Autour de la table, il ne manquait donc qu'Assange, retenu ailleurs. Ce sera certainement pour la prochaine fois: il reste bien des déjeuners, avant 2012.

De toutes manières, le mal est profond. Il y a même un adepte de Wikileaks au Figaro ! L'irresponsable opère sous le pseudonyme de Charles Jaigu, et vient de sévir dans l'édition d'aujourd'hui. Les phrases qu'il prête à Nicolas Sarkozy sont totalement provocatrices. A propos du Premier ministre: "si Fillon était dehors, il serait en train de faire le beau". Et à propos du ministre de la Défense: s'il n'avait pas été nommé ministre, il aurait été "vexé comme un pou". Ces fuites, concernant les rapports interpersonnels qu'entretiennent les hommes en charge de l'essentiel, sont scandaleuses. Voir ainsi la dictature de la transparence resserrer son étau sur l'honnête rédaction du Figaro serre le coeur de tous les vrais défenseurs de la démocratie. Quand comprendra-t-on enfin que les relations entre le chef de l'Etat et ses plus éminents ministres ont besoin d'un minimum de confidentialité ?

Ce n'est pas tout. L'irresponsable de la maison Dassault n'hésite pas non plus à prêter au chef de l'Etat la phrase suiviante: "De Gaulle a fait l'erreur de virer Pompidou qui l'agaçait, pour mettre Couve à la place". Comme s'il était vraisemblable que l'actuel chef de l'Etat se livre à une telle critique du Fondateur de la V e République. Lui prêter une telle immodestie, une telle vanité, ne peut qu'être dicté par une volonté de nuire. Ou de se faire inviter dans la prochaine fournée de pirates

(Le matinaute va désormais assouvir sa vocation profonde: grassematinaute. Il sera de retour après un délai raisonnable).

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.