Hier, on a appris que l'ancien ministre de la Défense Charles Millon avait dit au juge Renaud Van Ruymbeke qu'il estimait que des rétrocommissions avaient été versées à des hommes politiques français dans le cadre de la vente de sous-marins au Pakistan en 1994. Ces sommes auraient pu financer en partie la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
Sandrine Leclerc et Magali Drouet, les filles de deux victimes de l'attentat qui a coûté la vie à onze français à Karachi en 2002 (et auteures d'un livre publié par Guy Birenbaum), viennent d'annoncer leur intention de demander au juge l'audition comme témoin de Nicolas Sarkozy. "Aujourd'hui M. le Président, nous vous demandons des comptes, vous nous devez la vérité, vous ne pouvez plus continuer à mentir de la sorte", ont-elles déclaré, lors d'une conférence de presse au cabinet de leur avocat, Me Olivier Morice. Le ton était théâtral |
L'opposition s'y est mise aussi. Le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a appelé le Président à "apporter toutes les explications utiles", et Martine Aubry a réclamé "la transparence", tandis que le PCF dénonçait "une affaire de corruption au plus haut niveau de l'Etat". François Bayrou, qui fut ministre de l'Education d'Edouard Balladur, a lui dénoncé "des affaires qui pourrissent la vie politique française depuis des décennies"». Comme Aubry, il a demandé de "lever le secret-défense" sur l'ensemble des documents détenus par l'Etat sur cette affaire.
Bernard Cazeneuve, rapporteur de la mission d'information parlementaire qui a rendu ses travaux au printemps, a demandé l'audition de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée de 1995 à 2002, devant la commission de la Défense de l'Assemblée.
Enfin, Jean-Marie Le Pen a estimé aujourd'hui sur RFI que "la vérité" ne serait jamais faite dans l'affaire, estimant que "la corruption" bénéficiait "de la bienveillance des tribunaux". De son côté, sa fille, Marine Le Pen, qui aspire à lui succéder en janvier, écrit dans un communiqué que "certains très haut placés ont peut-être du sang sur les mains", ajoutant: "Si c'est le cas, il va falloir qu'ils paient."
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