Hier, les députés adoptaient contre l'avis du gouvernement deux amendements identiques (l'un de l'UMP et l'autre du Parti socialiste) dans lesquelles la publicité était maintenue en journée de façon permanente. François Baroin, le ministre du budget, a déclaré que "le gouvernement est défavorable à ces amendements dans la mesure où ils conduiraient à interrompre la dynamique de la réforme de l'audiovisuel public". Les députés vont ainsi beaucoup plus loin que le moratoire de deux ans évoqué mi-septembre par Frédéric Mitterrand. Ce moratoire qui visait à sauver la face de l'instigateur de la loi: Nicolas Sarkozy.

Le 8 janvier 2008, Nicolas Sarkozy annonçait son intention de supprimer la publicité sur les chaînes de la télévision publique. Un an plus tard, alors que la loi n'est pas encore votée, les coupures publicitaires disparaissent après 20 heures sur France Télévisions. On prévoit alors une suppression totale pour novembre 2011.

En avril dernier, le chef de file des députés UMP qui avait présidé la commission sur la réforme de l'audiovisuel public, Jean-François Copé, retourne sa veste et plaide contre la suppression définitive de la publicité. Il invoque des raisons budgétaires. Son vœu est quasi-exaucé, il ne manque plus que l'aval des sénateurs.

(Par Marine Lathuillière)