Le débat est présent sur le net depuis au moins mercredi 20 octobre, et ce billet du "blog des Alternatifs de la vallée des Paillons", qu'on nous a signalé à de nombreuses reprises. On y voit une photo d'un policier en civil, brassard orange bien en vue sur le bras, mais habillé comme un casseur potentiel, sweat-shirt à capuche remontée sur la tête, écharpe couvrant le visage. |
D'autres photos, beaucoup moins discernables, montrent une silhouette qui pourrait être la sienne, mais sans certitude, manifestement en train de lancer un projectile. Ces images sont accompagnées d'un témoignage, présenté comme étant celui d'un homme présent sur place :
"Chambéry 19/10/2010, 18h00, avenue De Boigne, des jeunes encagoulés jettent des pierres sur un cordon de robocops (CRS ou gendarmes mobiles). Ça dure un bon moment… Puis trois des ces jeunes, l'instant d'avant les plus hardis à jeter des pierres, remontent un brassard orange sur leur manche droite, foncent sur l'un d'entre eux et l'immobilisent. Remarquable coordination car immédiatement surgissent une dizaine de robocops qui protègent le groupe. Et devant les commerçants médusés, on voit trois jeunes encagoulés embarquer un de leurs potes sous la protection des robocops. Sur la photo jointe, un de ces "brassards oranges", sweat à cagoule gris et bandeau noir, APRÈS l'interpellation ci-dessus racontée."
C'est la première photo et ce témoignage dont s'est fait le relais Jean-Luc Mélenchon sur son blog, dimanche. Et il a dépassé le simple cadre du net le même jour, en accusant très précisément dans l'émission politique de iTélé, France Inter, Le Monde et Dailymotion, le pouvoir d'"infiltrer" des policiers en civil dans les manifestations pour qu'ils "jettent des pierres" soient pris pour des casseurs.
Il se base donc sur les images et le témoignage qui circulent depuis mercredi
Voici les deux extraits où on voit l'homme qui ressemble au policier.
Dans le premier, on le voit surgir de derrière la poubelle, sur la droite...
avant de s'enfuir devant les gaz lacrymogène, sur la gauche de l'écran.
Regardez bien
Mais attention : un visionnage attentif des deux vidéos fait aussi apparaître un autre personnage, clairement situé du côté de la police, et dont l'habillement correspond également à celui du policier avec brassard de notre première photo. Il est situé juste derrière la rangée de CRS, sur la gauche de l'image. Se garder, donc, de toute conclusion hâtive. Il y avait certainement plus d'un protagoniste à pantalon gris et sweat shirt blanc à capuche dans les rues de Chambéry.
Pour tenter d'y voir plus clair, nous avons réalisé quelques images fixes à partir de cette vidéo, où l'on voit apparaître l'homme de façon un peu plus nette. Rien de probant, mais on peut dire qu'il ressemble effectivement au policier pris en photo : le sweat-shirt et le pantalon semblent être les mêmes, et le sac-à-dos ressemble aussi. Seule différence, le manifestant porte un appareil autour du cou, peut-être un camescope ou un appareil photo, qui n'apparaît pas dans la photo du policier :
Mise à jour 16 h 30 : mention d'un autre personnage dans les deux vidéos.
Mise à jour - 27 octobre : Un policier basé à Chambéry, Oliiver Combes, nous envoie un message pour signaler qu'en améliorant la qualité des photographies, il devient clair que les deux personnes prises en photo ne sont pas les mêmes : "On découvre que le casseur, et non le policier comme il est dit dans votre reportage, possède des baskets blanches et non grises. Qu'il a un tee-shirt manches courtes, qui flotte a la base du dos".
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous