Wikileaks : Amnesty dialogue, RSF dénonce
Selon le Wall Street journal, plusieurs ONG, dont Amnesty international, avaient envoyé une lettre au site qui avait publié plus de 70 000 rapports de l'armée américaine sur la guerre en Afghanistan, pour lui demander de retirer des noms d'informateurs afghans de la coalition américaine. Cette information avait été reprise mardi par l'AFP et le Monde.fr, notamment.
Or, Amnesty International a démenti auprès des Inrocks avoir signé cette lettre. Contacté par @si, ce vendredi, Amnesty international confirme qu'elle ne l'a pas signé, mais qu'elle est engagée, avec d'autres ONG, dans un dialogue avec Wikileaks, notamment par mail, au sujet des noms d'Afghans divulgués, et se dit "préoccupée par leur protection". Identifiés soit par leur nom, soit par leur village dans ces rapports, ces Afghans pourraient en effet être victimes de représailles. "Il s'agit pour le moment d'un échange informel" ajoute l'ONG. Julian Assange, fondateur de Wikileaks |
L'organisation de défense de la liberté de presse Reporters sans frontières (RSF) s'en est son tour pris à Wikileaks, ce jeudi, soulignant "l'incroyable irresponsabilité" du site. Dans une lettre ouverte au fondateur du site, Julian Assange, RSF estime que "divulguer l'identité de centaines de collaborateurs de la coalition en Afghanistan est lourd de danger". "Les Talibans et d'autres groupes armés peuvent établir sans difficulté, à partir de ces documents, une liste noire de personnes à abattre et mener des vengeances meurtrières", estime RSF, cité par l'AFP. Pour l'organisation, l'"imprudence" de Wikileaks "met en danger vos propres sources et au-delà, l'avenir d'Internet en tant que support d'information".
Le fondateur de Wikileaks, de son côté, persiste et signe. Il a déclaré ce jeudi que son site prévoyait toujours la publication d'environ 15.000 nouveaux documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan. Dans une vidéoconférence à Londres, il a indiqué que le site se préparait à diffuser ces documents, malgré la demande du Pentagone, la semaine dernière, de rendre les milliers de documents déjà publiés et de ne pas en diffuser d'autres. Selon Assange, son site souhaite prendre contact avec le Pentagone pour que les documents non encore publiés soient expurgés d'éventuels noms d'informateurs. "Jusqu'à présent, nous n'avons eu aucune aide, malgré nos demandes répétées, de la part de la Maison Blanche ou du Pentagone", a-t-il ajouté. Mais le Pentagone, de son côté, affirme n'avoir jamais reçu de demande en ce sens de la part de Wikileaks, selon l'AFP.
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