Legrand a eu le sentiment de se faire "piéger". «Piéger par une logique de surenchère, piéger par cette idée qu'il faudrait tester en permanence sa liberté pour défier nos chefs et prouver au monde entier qu'ils ne méritent pas de l'être, que la façon dont ils ont été nommés ne peut que conduire France Inter à devenir une radio aux ordres».

Il assure apprécier l’humour de Didier Porte en général, mais cette chronique l’a «glacé», car «le problème est que, cette fois-là, il n'était pas drôle».

Avec cette chronique, c'est la place de Didier Porte sur France Inter dan la Matinale, mais également au Fou Du Roi qui est menacée.

«Le mot "enculé", répété, gratuit, pas drôle, dans un contexte particulier où se pose la question de la place des humoristes dans la matinale, tout nous est apparu comme une provocation jusqu'au-boutiste» estime Thomas Legrand. «Nous demandons simplement aux humoristes de comprendre qu'ils ont l'obligation de toujours être drôles pour ne jamais être gratuits, surtout au-delà des bornes qui sont, c'est vrai, faites pour être dépassées».

« L'humour dans ce pays serait autorisé sauf quand il s'agit du président de la République» rétorque Akkouche. Un triste retour en arrière alors même que «notre cher locataire de l'Elysée a le droit de dire tout et son contraire, ne pas tenir ses promesses, protéger ses amis les plus riches, traiter un quidam de "pov ' con!" ».

Seconde difficulté d'après lui, le profil trop "normalien" commun aux journalistes de France Inter en général, Nicolas Demorand en tête. Langage châtié, accent neutre, «timbre policé»... Bref, un dialecte un peu trop Science-Po et pas assez "riverain". "Pourquoi ce tacle par derrière? interroge Akkouche. Sans doute parce que Didier Porte n'a pas les mêmes codes que l'animateur vedette de France Inter. Pas de la bonne famille: celle qui possède l'étalon du bon goût". «Heureusement que de bons humoristes sont là pour secouer cette monotonie langagière des ondes et de la presse en général ».

Si vous avez manqué des épisodes du feuilleton, ils sont ici ou là. Quant à Legrand, il a préféré s'exprimer dans une tribune de Rue89, plutôt que face à Didier Porte, sur le plateau de Ligne j@une, où nous l'avions invité (l'émission sera mise en ligne en fin d'après-midi).