Jorion : "ne plus calculer la dette en fonction du PIB"
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Jorion : "ne plus calculer la dette en fonction du PIB"

Paul Jorion, anthropologue et sociologue, spécialiste de l'économie capitaliste, l'un des premiers à avoir prévu la crise américaine des subprimes, estime sur son blog, que le plan de secours de l'euro adopté hier ne permettra pas de résoudre la crise.

"On a sorti la Grosse Bertha" ironise Paul Jorion. Selon ce spécialiste de l'économie capitaliste, les 750 milliards débloqués pour aider les pays de la zone euro en difficulté et sauver la monnaie unique ne résoudront pas tout. "Tout ce à quoi on aurait dû penser à froid, au moment où l’on mettait en place la zone euro, on a été obligé de le résoudre à chaud, dans la précipitation et en courant dans tous les sens," fustige-t-il.

"Défier la spéculation en se tambourinant la poitrine et en criant : «Je suis plus fort que toi !», ça ne suffira pas. La spéculation est comme l’hydre de Lerne : on lui coupe l’une de ses sept têtes, ou même les sept à la fois, et elles repoussent aussitôt," souligne-t-il. Il propose, pour mettre la spéculation hors d’état de nuire, "une interdiction des paris sur les fluctuations de prix."

picto Le Blog de Paul Jorion

Jorion appelle également à ne plus calculer la dette publique en pourcentage du PIB. "Tant que la dette publique et le déficit d’une nation seront calculés par rapport à leur PIB, ils sembleront augmenter de manière mécanique en période de récession, par une illusion d’optique : simplement parce que les chiffres absolus sont divisés par un coefficient qui se réduit pendant ce temps-là comme peau de chagrin. Alors que c’est précisément dans ces périodes que les États devraient pouvoir mobiliser l’outil de l’endettement plus librement. Pour que l’Europe de la zone euro cesse de s’en prendre à ses citoyens chaque fois que ses banquiers perdent certains de leurs paris, il faudra que dettes et déficits cessent d’être calculés en pourcentage du PIB. "Jorion ne précise toutefois pas quel mode de calcul alternatif il préconise.

Il ajoute : "si l’on ne résout pas cette erreur conceptuelle, toute crise aura toujours le même effet : elle débouchera sur des programmes d’austérité qui s’en prennent par priorité aux avantages sociaux. Le Pacte de Stabilité de la zone euro doit être réécrit en des termes qui aient un sens du point de vue économique. Quand il aura un sens économique il aura automatiquement aussi un sens social."

Retrouvez, en longueur, l'analyse de Paul Jorion, dans notre émission.



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