Traders / BNP Paribas : baisse des revenus. Vraiment ?
Brève

Traders / BNP Paribas : baisse des revenus. Vraiment ?

"Rien ne sera plus comme avant". Promesse de Michel Pébereau, le président de BNP Paribas dans une interview au Monde. On l'imagine, main sur le cœur et larme à l'œil, faire cette déclaration à la journaliste du quotidien. Selon lui, BNP Paribas a bien tiré les leçons de la crise notamment en limitant les bonus de ses traders. Mais à y regarder plus près, cette limitation des revenus des traders n'est pas si évidente.

Quand Le Monde demande au PDG de BNP/Paribas s'il comprend que le versement de bonus peut choquer, voici ce qu'il répond : "La rémunération moyenne définitivement acquise est de 125 000 euros par opérateur. Cela reste très élevé par rapport à ce que gagne un Français moyen. Mais c'est sans commune mesure avec les montants pratiqués avant la crise et encore aujourd'hui par certaines banques américaines".


Le Monde du 12 mars 2010 picto

Depuis plusieurs semaines, BNP Paribas explique que toutes les recommandations du G20 ont été respectées, à commencer par la limitation des bonus. Mais les revenus des traders n’auraient pas baissé pour autant. D'abord parce que Michel Pébereau a oublié de rappeler qu'en plus des 500 millions d'euros versés cette année, 500 autres millions seront distribués en différé en 2011 et 2012.

Par ailleurs, une enquête des Echos, publiée le 18 février, a montré que le revenu moyen des traders de la banque d'investissement de BNP Paribas était resté stable par rapport aux années précédentes : "Le chiffre donné par la banque est symbolique et difficile à exploiter car impossible à comparer à ceux des années précédentes. « L'enveloppe globale des bonus est en baisse par rapport à 2006 ou 2007 », assure-t-on chez BNP Paribas, qui, s'en tenant aux recommandations du G20, n'a publié que le montant des bonus cash dans les activités de marché. Pourtant, l'enveloppe globale des rémunérations (fixes et variables, hors taxes sur les bonus) dans la BFI est restée stable par rapport à 2006 ou 2007. Elle s'élève en 2009 à plus de 3,3 milliards d'euros en 2009, soit autant qu'en 2006 et 2007".

A la décharge de BNP Paribas, le manque de transparence est la règle pour toutes les banques. Non seulement il est impossible de comparer les revenus des traders d'une année sur l'autre (les banques n'avaient jamais communiqué ces chiffres aussi précisément auparavant), mais il semblerait en plus que les banques aient réussi à contourner la limitation des bonus en augmentant... la part fixe du salaire. C'est ce qu'a fait par exemple la Société Générale : "On a vu des salaires fixes carrément multipliés par deux dans certaines maisons, explique un recruteur. L'idée étant de montrer que le fixe n'est plus accessoire" (Les Echos).

Salaire fixe plutôt que bonus ? Des montants toujours élevés mais simplement versés en différé ? Difficile d'y voir clair dans ce système bancaire qui fait partie d’"un monde qui change"... si peu.

Un élément supplémentaire pour le dossier "Bonus, profits, primes, dividendes : la grande confusion"

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