Tarnac contre Joffrin (Libération)
Hazan estime que "ce que l’affaire de Tarnac a rendu évident, c’est que l’appareil d’Etat tout entier est devenu une zone de non droit". L'éditeur nie l'existence des "libertés publiques" et accuse Joffrin, tout en comparant la Cause du Peuple (journal maoiste) et Libération.
"Laurent Joffrin travaille au maintien de l’ordre établi en convoquant ce «vieux fonds humaniste-démocratique» (ce sont mes termes, qu’il me reproche et que je maintiens) qui a tant servi, et depuis si longtemps. Il prétend avoir «maintes fois défendu ces derniers mois» les inculpés de Tarnac contre «les dérapages judiciaires et policiers du régime». Il a sans doute oublié le numéro de Libération du 12 novembre 2008, le gros titre «L’ultragauche déraille» et l’éditorial qui reprenait sans état d’âme la version de la police : une caution de gauche au lâchage des chiens, caution qui a hérissé une bonne partie de sa propre rédaction. Son dernier article tombe au moment où les dix de Tarnac s’exposent en décidant de ne plus se prêter à la comédie du contrôle judiciaire. Laurent Joffrin n’est nullement un idiot, utile ou pas. Mais il ne doit pas être facile d’être ce qu’il est et en même temps le directeur d’un journal qui s’appelait, il y a très longtemps, la Cause du peuple." Liberation mardi 22 décembre 2009 |
Dans la même page, dans une deuxième tribune, plus courte, Pierre Marcelle, journaliste et chroniqueur à Libération répond lui aussi à Joffrin : "Treize mois après le «déraillage» dont «l’ultragauche» fut accusée, et
tandis que son instruction démontre son inanité, c’est ce moment que
choisit Joffrin pour réifier un fantasme en déshérence en avançant que
les thèses des Tarnaciens «reproduisent peu ou prou celles des années
70, en Italie […] qui ont mené aux errements sanglants des années de
plomb»."
Puis Joffrin répond, brièvement dans un petit pavé, à gauche au dessuus du dessin : "1) Sous ma direction, Libération a défendu les accusés de Tarnac
et continuera à le faire. (...) 3)J’ajoute que les atteintes à la liberté doivent
être dénoncées sans faiblesse au nom du principe démocratique, mais que
cette dénonciation perd toute force si l’on tient, comme Eric Hazan, ce
principe pour une simple illusion. 4)La Cause du peuple se
référait à la révolution culturelle chinoise, dont on sait aujourd’hui
qu’elle fut une des grandes catastrophes humaines et politique
produites par le communisme. C’est un fait que Libération a changé sur ce point. Fort heureusement."
L'occasion d'écouter Eric Hazan sur notre plateau dans l'émission Eric Hazan, et l'insurrection, d@ns le texte
et de relire notre dossier "Ultra-gauche", et manip à grande vitesse
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