On ne connait pas assez Loïc Armand, poète écologiste, qui vient de se déclarer "très attaché à la biodiversité des associations de consommateurs". Ami de la biodiversité, prend ton luth ! Qui donc pourrait menacer la biodiversité en général, et celle des associations de consommateurs en particulier ? Suivez bien.

Dans le civil, Loïc Armand est président non exécutif de L'Oréal France. Il est surtout président de la "commission consommation", que vient d'instaurer Laurence Parisot au MEDEF. Car le MEDEF se soucie de consommation. Pas tout à fait spontanément, croit-on comprendre. Il s'agit surtout d'allumer un contrefeu, contre les associations de consommateurs, UFC-Que Choisir en tête, qui s'obstinent à s'accrocher à la promesse de Chirac, d'autoriser les "class actions" en France (pour mémoire, une "class action", c'est la possibilité pour une association de consommateurs d'attaquer une firme dont un produit, par exemple, présenterait un danger pour la santé. Aujourd'hui, ce n'est pas possible en France, à l'inverse des Etats-Unis).

Lémédias, qui vivent pour la plupart d'entre eux de publicité, parait-il, ne s'y intéressent pas beaucoup, mais l'UFC-Que Choisir n'en démord pas : elle veut ses class actions. Le gouvernement et le MEDEF s'arc-boutent : pas question ! Pensez donc au "joyeux embouteillage" dans les juridictions ! vient de mettre en garde Lagarde, aux "Assises de la consommation", qui se sont tenues à Bercy. Quel rapport avec la "biodiversité" ? Celui-ci : l'UFC Que Choisir, sensible au risque de joyeux embouteillage, propose de réserver ce droit aux "grosses" associations. Et c'est ici, à cet instant précis, que Loïc Armand sort son luth, et son amour pour la "biodiversité des associations de consommateurs". Laquelle biodiversité permettra d'attendre tranquillement la Saint Glinglin, pour autoriser les consommateurs à faire valoir leurs droits devant la Justice. C'est tout pour aujourd'hui. Pardonnez-moi de vous avoir distraits, quelques instants, du grandébat sur l'identité nationale.

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