La langue de sable des décomplexés
Dans les premiers temps du sarkozysme, une musique triomphante réveillait chaque jour le matinaute. On transgressait à tout va. On avait gagné la bataille idéologique (relisez donc la chronique de Judith, pour mesurer le chemin parcouru). On était décomplexé. On allait faire éclater les tabous. On allait voir ce qu'on allait voir.
Les entendez-vous, ces temps-ci ? Langue de sable empilée en sacs protecteurs, ministres casqués, alourdis par leurs gilets pare-balles, qui n'osent plus sortir de leur forteresse. Ainsi Laurent Wauquiez, ce matin, sur France Inter, interrogé sur le malaise de Pôle Emploi, tétanisé par la crainte de la gaffe "à la Lombard". "Nous sommes très attentifs. Vigilants. A l'écoute. Il serait absurde de dire que nous n'avons pas commis d'erreur, etc" Sur la défensive, y compris lorsqu'il est interrogé par Demorand sur les nouveaux "contrats passerelle", dont il s'agit avant tout de persuader la France qu'ils n'ont rien à voir, mais alors strictement rien, avec les emplois jeunes des socialistes.
Note : désormais, abonné au site ou non, vous pouvez choisir de recevoir chaque matin cette chronique dans votre boîte mail. Pour s'inscrire, c'est ici.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous