Européennes : critique de l'utilisation des sondages
Brève

Européennes : critique de l'utilisation des sondages

Le professeur de sciences politique Alain Garrigou, souvent très critique à l'égard des sondages et de leur interprétation, revient sur la manière dont la presse française les a utilisés lors des élections européennes. Il juge notamment que les journalistes n'ont pas accordé assez d'importance au taux d'abstention.

Le long billet d'Alain Garrigou (professeur à Paris X - Nanterre) a été publié sur le site de la fondation Copernic, think tank  plutôt marqué à gauche. Garrigou juge que, de manière générale, le "commentaire politique" qui a accompagné les élections européennes a fait preuve d' "ignorance" vis-à-vis des outils scientifiques d'analyse électorale, et s'est limité à "un exposé très plat de l’arrivée d’une course hippique".

Un exemple concret : le traitement par les journalistes et commentateurs politiques des chiffres de l'abstention. Pour le professeur en science politique, "les abstentionnistes sont rapidement oubliés". A l'analyse de cette abstention, les journalistes politiques préfèrent les interrogations "sur le remaniement ministériel, le sort de tel ou tel dirigeant, les intentions du président, les règlements de compte dans les partis."

Autre reproche formulé à la presse qui a commenté les résultats électoraux : le fait de n'avoir pas pris en compte certains indicateurs statistiques intéressants d'un point de vue sociologique. Ainsi, les sondages "du jour du vote", qui permettent de "relier les suffrages à l’identité sociale des votants, selon l’âge, le genre, le niveau d’instruction, la catégorie sociale", ont été sous-exploitées, selon Garrigou. "Quoique effectué pour France Télévisions, Le Monde et Le Point, [le sondage de "jour du vote" de l'institut TNS - Logica] n’a guère été évoqué sur l’antenne de France 2 sauf une mention des attentes en matière de réforme. Il n’a surtout pas été question d’une différenciation du vote par catégorie sociale. (...) Le lendemain, un de partenaires de l’opération, le journal Le Monde publiait un article sur la dimension sociale de l’abstention mais sans l’appareil statistique. Et par ailleurs, rien n’était publié sur les corrélations sociales des choix électoraux."

"Truquages" de chiffres, "cuisine interne" des instituts, questions autour de sondages via Internet ... Stéphane Rozès (ex-patron de l'institut CSA) et Hugues Cazenave (fondateur de l'institut OpinionWay) étaient sur le plateau d'@rrêt sur images au lendemain des élections européennes, pour tenter d'éclairer certains aspects de leur métier.

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