Jeudi soir, les députés ont adopté le premier article de la future loi sur "le nouveau service public de la télévision". Il transforme France Télévisions en une entreprise unique, qui chapeaute France 2, France 3, France 4, France 5 et France O. Jusqu'à présent, chacune de ces chaînes constituait une société à part entière.

"Cette disposition de la société unique était réclamée par beaucoup. Actuellement, il y a 49 sociétés, il était temps d'y mettre un peu d'ordre", a assuré le rapporteur (UMP) du texte, Christian Kert. "Nous sommes pour le principe de l'entreprise unique", a affirmé le socialiste Patrick Bloche, avant de nuancer la position de l'opposition: "à partir de là, ce que nous refusons c'est les modalités dans lesquelles vous souhaitez nous entraîner. Une réorganisation qui à terme, sans moyens, sans ressources suffisantes, aboutira à un démantèlement" de France Télévisions.

L'opposition, comme l'intersyndicale de France Télévisions, dénonce le fait que les chaînes du groupe ne seront pas nommées explicitement dans la loi. Leur crainte: dès que les crédits viendront à manquer, une ou plusieurs chaînes pourraient être supprimées. Le Syndicat national des journalistes prévoit déjà "un assassinat froid et calculé" des chaînes publiques.

Plus de 800 amendements ont été déposés et l'examen de la loi devrait se poursuivre au moins jusqu'au 4 décembre. Les députés sont censés se prononcer par un vote solennel sur l'ensemble de la réforme le 9 décembre, avant que le Sénat ne l'examine à partir du 15 décembre. Mais vu la lenteur des débats jusqu'à présent, ce calendrier n'est qu'indicatif.

Et pour retrouver nos comptes-rendus en direct des débats et des coulisses de l'Assemblée, lisez notre dossier "En direct du Vietnam parlementaire".