La presse Murdoch, responsable du "non" irlandais ?
La "presse Murdoch" est-elle responsable du "non" irlandais ?
Oui, assure le très europhile Jean Quatremer, spécialiste des questions européennes à Libération.
L'organisation Libertas, fondée par un milliardaire irlandais, s'est ainsi opposée à toute harmonisation fiscale et sociale au nom de la sauvegarde du modèle local, faisant valoir que l'Union c'était le dirigisme économique. Le Sinn Fein, parti de gauche minoritaire, expliquait, lui, que la neutralité irlandaise était menacée et s'opposait donc à la mise en place d'une Europe de la défense. Des groupes religieux ont fait valoir que l'interdiction de l'avortement et du mariage gay ou encore les limites au divorce étaient menacées par le libéralisme sociétal de Bruxelles. Enfin, la presse Murdoch, dont l'atlantisme et l'europhobie ne sont un secret pour personne, a soutenu tout ce beau monde.
De son côté, Le Monde évoque notamment une "Une" du quotidien Murdoch l'Irish Sun (Frog off, Bas les pattes la grenouille), après des déclarations du ministre français Bernard Kouchner mettant les Irlandais en garde contre la tentation de l'ingratitude. Le journal tire à 107 000 exemplaires.
La Une de l'Irish Sun sur la chaîne France 24
Le Monde rappelle néanmoins que les journaux favorables au "non" ne représentent qu'un cinquième du tirage des journaux irlandais.
De son côté, Le Monde évoque notamment une "Une" du quotidien Murdoch l'Irish Sun (Frog off, Bas les pattes la grenouille), après des déclarations du ministre français Bernard Kouchner mettant les Irlandais en garde contre la tentation de l'ingratitude. Le journal tire à 107 000 exemplaires. Le Monde rappelle néanmoins que les journaux favorables au "non" ne représentent qu'un cinquième du tirage des journaux irlandais.
Sûrement pas ! réplique Gérard Filoche, noniste socialiste, sur le blog Démocratie et socialisme.
Le comble de la mauvaise foi est atteint lorsque - troisième argument - le rôle de la presse est mis en cause. La victoire du «non» irlandais serait du à la «presse Murdoch». Alors que les 4/5ème des médias irlandais étaient des inconditionnels du «oui». Alors qu'en 2005, on avait jamais entendu les médias français dénoncer (et pour cause) les groupes Bouygues, Lagardère, Dassault et Rothschild. Des médias qui ne soient pas à 99% pour le «oui» et nous voilà bien près du crime de lèse- majesté.
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