Vous savez quoi ? Bush était un menteur. Un gros menteur. A propos de l'Irak, l'équipe Bush a intoxiqué avec constance et professionnalisme l'opinion américaine et mondiale. C'est son ancien porte-parole, Scott McClellan, qui l'affirme, dans un livre très médiatisé aux Etats-Unis (Gilles Klein vous le disait hier ici, les radios et les télés françaises le reprennent ce matin).

Quand j'étais étudiant en journalisme, la presse américaine, encore sur la lancée des révélations de Woodward et Bernstein sur le Watergate, était portée aux nues. Elle était intrépide, se riait des puissants, et les reporters n'hésitaient pas, au péril de leur vie, à rencontrer des gorges profondes dans la pénombre des parkings. Plus tard, Chomsky imposa l'idée opposée : la presse américaine n'était plus qu'une usine à consensus, blottie sous l'aile protectrice du complexe militaro-industriel.

Alors ? La fréquence et la qualité des révélations qu'elle prodigue depuis quelques mois sur les mensonges de Bush le montre bien : elle a gardé toute sa force de frappe, toute son efficacité. Avec, simplement, un léger retard de quelques années. Il est plus facile de nager à contre-courant quand le courant lui-même s'est inversé.

Nos articles sur le sujet sont regroupés sur le site dans un nouveau dossier, Irak-intox, La presse US dit tout (avec retard)