Vendredi soir, une partie de Semaine critique, l'émission de Franz-Olivier Giesbert sur France 2, était consacrée au nouveau livre de Mohamed Sifaoui. Le journaliste, Algérien naturalisé Français, connu pour ses positions anti-islamistes et très controversé, vient de livrer une charge anti-Zemmour, Eric Zemmour, une supercherie française (éd. Armand Colin). Le livre a été peu médiatisé jusqu'à present, mais bien reçu par ceux qui l'ont évoqué, comme Laurent Joffrin, le directeur de Libération.
Sur le plateau de France 2, ni Sifaoui, ni Zemmour, qui refuse de parler du livre, mais pour les représenter et les défendre, Caroline Fourest, proche de Sifaoui, et David Abiker, chargé de vanter le rôle tonique et positif du chroniqueur multi-casquettes Zemmour. Et dans le feu de la discussion, Abiker a eu une phrase étrange, signalée par un @sinaute.
Après avoir souligné qu'il trouvait le livre "très charpenté" et "très argumenté", il s'est risqué à une comparaison :
"Le travail de déligitimation d'une parole, ça arrive assez rarement dans le paysage audiovisuel français, c'est assez rare qu'on écrive 300 pages pour écrire : "Celui-là, il pense faux et il devrait pas parler à la télévision ou il devrait pas parler dans les médias". Ca arrive souvent à Attali, à Minc, à Finkielkraut, à Eric Zemmour."
Pourquoi ces quatre auteurs ? Sur le plateau, tout le monde comprend la phrase de la même manière, sans le dire explicitement : ces quatre-là seraient attaqués parce que juifs. Idée accréditée par Abiker, qui reprend énigmatiquement, tout en dédouanant Sifaoui : "Il y a un vieux fond." "C'est toujours les mêmes qui prennent." |
Interrogé par @si, Abiker concède qu'il a "mal dit" ce qu'il voulait développer, et se défend de toute imputation d'antisémitisme à l'égard de Sifaoui : "Simplement, il y en a qui prennent plus que les autres. Ceux-là sont abonnés, notamment sur le net, à un dézingage. Certes, quand tu es visible, tu es visé, c'est normal, mais ils ne sont pas tous dramatiquement nuls !"
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