Woerth serait intervenu dans la succession César (Libé)
Brève

Woerth serait intervenu dans la succession César (Libé)

Nouvelle affaire gênante pour Eric Woerth.

Empêtré dans l'affaire Bettencourt, il assurait : "je n'ai jamais déclenché de contrôle fiscal, comme je n'ai jamais empêché un contrôle fiscal". Pourtant, Libération révèle dans son édition d'aujourd'hui, que le ministre serait "directement intervenu dans un contrôle fiscal, celui de la sucession du sculpteur César", alors qu'il était ministre du Budget.

Le journal publie des extraits d'une lettre datée du 24 avril 2008 et signée du ministre, qui, selon le journal, "démontre sans ambiguïté qu'Eric Woerth a fait peser tout le poids de sa fonction pour obtenir un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros sur la sucession de César". Le chiffre de 27 millions est issu de l'ajout de plusieurs montants, indique le journaliste Karl Laske. Celui-ci ne mentionne pas, toutefois, le montant global de l'impôt sur la succession, "car il ne l'a pas en sa possession".


Le fisc avait, courant 2000, engagé un très lourd redressement pour "insuffisance de déclaration après avoir répertorié 230 oeuvres manquantes dans la succession", explique Libération. Mais une juge d'instruction, dans cette affaire, a rendu un non-lieu. Woerth a donc accepté de procéder à une "révision du passif fiscal", compte tenu du non-lieu en 2006, concernant l'enquête pénale pour vol, abus de confiance et recel visant la disparition d'oeuvres.

En faveur d'un donateur de l'UMP

Woerth est intervenu à la demande de la compagne de César, mais surtout, souligne Libé, d'Alain-Dominique Perrin, ancien patron de la compagnie financière Richemont, deuxième groupe mondial de produits de luxe. Or, Perrin est un riche donateur de l'UMP. Cette affaire serait donc à nouveau, l'illustration du conflit d'intérêt que réprésente, pour Eric Woerth, la double casquette, de ministre du budget, et de trésorier de l'UMP. "Encore une fois, c'est donc la parole du ministre qui est mise en doute", souligne Libération. "Si il est intervenu dans la succession de César, pourquoi ne l'aurait-il pas fait au profit de la miliardaire ?" demande le quotidien.

Le ministère du Travail réplique dès ce mercredi par un communiqué, dénonçant des propos "gravement erronés", assurant que Woerth est intervenu "dans le respect du droit fiscal", et qu'il a seulement "suivi la proposition de l'administration fiscale, qui elle-même tirait les conséquences d'une décision de justice".

Contacté par @si, Karl Laske, maintient ses informations, "point par point". Pour lui, à l'inverse, c'est bien Eric Woerth qui a enclenché le processus de dégrèvement, et non l'administration. "Dans la lettre, des passages prouvent qu'il s'agit d'une directive à l'intention de l'administration", insiste-t-il, citant notamment ce passage : "Ces décisions seront prochainement prononcées, dans les formes réglementaires, par la direction nationale des enquêtes fiscales." Par ailleurs, remarque-t-il, "le ministère ne conteste pas grand chose de notre enquête", notamment le fait que Woerth soit intervenu sur la demande de Perrin. Le site de Libération a publié en début d'après-midi, un article incluant la lettre d'Eric Woerth, en intégralité, sur son site, pour répondre au ministère.


Retrouver notre dossier spécial affaire Bettencourt : "la milliardaire, le fisc, et le pouvoir".

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