Brève Vidéo

Videos "volées", racontées par leurs filmeurs

La rédaction

06 octobre 2009 Maj: 06 octobre 2009

Des journalistes français ont raconté, sur le site des Inrockuptibles, les petits "moments volés" à des hommes politiques, au détour d'un micro "qui traîne" ou d'une caméra mal éteinte.

On se souvient des images du président Sarkozy marmonnant un "Casse-toi pauvre con" à l'attention d'un visiteur du salon de l'agriculture ayant refusé de lui serrer la main, en février 2008. Ce que l'on connaît moins, ce sont les conditions de production et de diffusion de ces images.

Sarkozy s'énerve au salon de l'agriculture picto
Stéphane Puccini, de Youpress.fr et à l'origine de ce Off de Sarkozy, se souvient de cette scène pour les Inrocks. Le journaliste raconte : "La masse des journalistes est si dense que, en ayant marre de me faire marcher sur les pieds, je sors du groupe et je prends un peu d’avance. Quand Sarkozy arrive à ma hauteur pour serrer la main du type, il n’est pas, dans sa tête, entouré de journalistes". A ce moment, Puccini entend vaguement "Casse-toi".

Mais c'est seulement en visionnant les images avec une collègue qu'il entend la réplique dans sa totalité : "On s’est longtemps demandé ce qu’on allait en faire, on trouvait ça drôle et révélateur à la fois. Finalement, on a rencontré des gens du Parisien.fr qui nous ont convaincus de le diffuser".

Autre Off "révélateur", parmi d'autres narrés dans l'article : celui, plus récent, du ministre de l'Immigration Eric Besson, mîmant un geste insultant à l'attention de Benoît Chaumont, journaliste pour Canal+.

Besson fait un doigt d'honneur à Dimanche+ picto

On est en début septembre, au campus des Jeunes Populaires (UMP) à Royan. Besson refuse de répondre directement à une question de Chaumont concernant la réserve des jeunes militants à l'égard des tests ADN : "Je lui réponds que si je filme, il va me sortir un vieux discours langue de bois, et il me répond que oui, c’est ce qu’il va faire. C’est de la provocation, ouvertement".

Le journaliste continue de filmer des jeunes UMP présents qui, finalement, "ressortent les mêmes clichés que leur chef". Chaumont poursuit : "Besson est ravi de me voir faire la gueule : il sait que ça tourne, il se baisse et, sous la table, me fait ce doigt d’honneur". Seulement, l'équipe de Canal+ avait "filmé au grand angle", et au montage le geste du ministre est aperçu. Et le journaliste d'exulter : "Bénédiction : mon sujet en est relevé d’autant".

(Par Benjamin Vincent)

Plusieurs de ces séquences ont fait l'objet de dossiers d'anthologie, sur notre site. On peut notamment revoir le Dossier "casse-toi pauvre con", et le dossier "Hortefeux raciste ?"