Twitter refuse de donner des infos sur un utilisateur menaçant
prise par Twitter vendredi dernier. Le réseau social a refusé, en l'absence d'ordre judiciaire, de transmettre à la police américaine les informations non publiques d'un de ses utilisateurs, qui avait menacé de commettre une tuerie.
Twitter est attaché au respect de la vie privée de ses utilisateurs, même les plus menaçants. Vendredi dernier, relate le site Numerama, le réseau social a refusé de communiquer à la police les identifiants d'un utilisateur qui avait menacé, via un tweet, de perpétrer un massacre semblable à celui d'Aurora. "C'est pas une blague mecs. Je suis sérieux, des gens vont mourir comme à Aurora", avait-il tweeté, avant d'ajouter dans un autre message qu'il comptait passer à l'acte au Longacre Theatre à New-York.
"Selon le New York Post, la police de New York a immédiatement envoyé une "demande urgente" à Twitter pour obtenir les éléments d'identification du provocateur (adresse e-mail, adresse IP...), mais le réseau social a refusé de les divulguer sur simple demande", rapporte Numerama. Le site de micro-blogging refuse en effet de livrer les informations non publiques de ses utilisateurs, à moins d'avoir "reçu une citation à comparaître, une ordonnance du tribunal ou un autre document de procédure judiciaire", explique-t-il dans ses règles, rubrique "directives d'application du droit".
Selon Numerama, Twitter déroge à cette règle pour certaines demandes urgentes. Ce qui n'a pas été le cas cette fois-ci, le réseau social estimant que la présente menace ne faisait pas partie de celles "présente(s), précise(s) et immédiate(s)" qui justifient une divulgation en urgence. Un choix "osé, certainement choquant, mais la précision sur le lieu de la menace a permis à la police de New York de déployer des agents sur le théâtre, le temps d'obtenir l'ordre judiciaire voulu par Twitter", commente le site d'actualité du net.
La tuerie n'a pas eu lieu, et la police a finalement obtenu l'ordre judiciaire requis mardi. Numérama souligne cependant que les informations personnelles du suspect recueillies grâce à Twitter ne suffisent pas à l'identifier, et que les policiers auront besoin de renseignements supplémentaires de la part de ses fournisseurs d'accès et d'adresse mail.
Ce n'est pas la première fois que Twitter contrarie (temporairement) les requêtes de la justice. En mai, le gazouilleur avait déjà exclu de communiquer des messages d'un militant du mouvement Occupy Wall street, avant d'y être forcé par un juge deux mois plus tard. De même, en janvier 2011 le réseau social avait contesté la demande du ministère de la Justice américain, qui souhaitait avoir accès au compte twitter d'une députée islandaise proche de Wikileaks. Un tribunal américain avait finalement autorisé le "piratage".
En revanche, Twitter s'était montré bien plus prompt à prendre de la distance avec ses règles lorsqu'un tweet avait menacé l'un de ses partenariats.
(Par Antoine Machut)
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