tentative suicide fonctionnaire : "tout allait trop vite" (Le Monde)
Aujourd'hui, Catherine Kokoscka évoque les raisons qui l'ont poussée à ce geste, dans un texte dont de larges extraits sont publiés dans Le Monde. Elle évoque la crise d'identité de la PJJ, dont les missions évoluent vers plus de répression, au sein d'une mutation plus globale, celle de la réforme de l'État. Elle écrit qu'elle a "failli mourir de ne plus pouvoir penser".
"Ma tâche est de diriger un département, de mettre en œuvre les consignes de mon administration. Or mes idéaux, ma conception de la République, du bien commun, de l'intérêt général, des missions de la PJJ, m'ont paru de plus en plus en complète contradiction avec ce qui m'était demandé. Non pas parce que ces consignes me paraissaient déraisonnables, mais parce que l'accélération des transformations en un temps trop court mettait à mal la mission éducative de l'institution et produisait de la maltraitance institutionnelle. La machine infernale poursuit son chemin sans se soucier des humains que sont les professionnels."
L'article du Monde conclut : "Même si les gestes suicidaires sont toujours complexes et ne peuvent se
résumer qu'à une seule explication, Catherine Kokoszka a fait une
analyse scrupuleuse des raisons professionnelles de son passage à
l'acte : "J'ai failli mourir parce que je passais ma vie à mon
travail, certaine de soutenir les valeurs éducatives de l'institution.
J'ai failli mourir de la surdité d'une institution qui n'entendait pas
que tout allait trop vite, si vite que nous ne pouvions plus suivre.""
Souffrance des cadres, médiatisation de suicides : les questions que pose le geste de Catherine Kokoscka ont été évoquées dans notre émission du 25 septembre "On prend ça en pleine tête, à France Telecom!".
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