La décision visée par Colbert est un arrêt appelé Citizens United, rendu le 21 janvier 2010. La Cour suprême a donné tort à la commission électorale fédérale (FEC), et raison à Citizens United, une association conservatrice qui avait diffusé des spots télévisés anti-Hillary Clinton, peu avant les primaires démocrates de 2008. En pratique, la Cour suprême a en fait autorisé n'importe quelle société à soutenir financièrement un candidat, sans aucun contrôle sur la source du financement.
En juin 2011, Colbert a obtenu de la FEC la permission de créer une association ("Super PAC") appelée Americans for a Better Tomorrow, Tomorrow ("Les Américains pour un meilleur avenir, demain") pour lever des fonds de manière illimitée en vue de la campagne présidentielle. Manière pertinente de détourner le système... Le 12 janvier 2012 il a annoncé qu'il transférait l'animation de cette association à l'autre vedette de la chaîne, Jon Stewart. L'opération rappelle forcément l'immense meeting "pour restaurer la santé mentale" que les deux compères avaient monté à l'automne 2010 pour répondre au Tea party.
Le spot affirme que les entreprises sont le coeur de l'Amérique, et que si Romney dit qu'il aime les entreprises, il a en fait dépecé toutes celles qu'il a achetées. Colbert demande donc aux électeurs de stopper Romney. |
Le 31 janvier, Colbert a très officiellement signalé à la FEC qu'il avait déja reçu plus d'un million de dollars de dons. Ce qui confirme son incontournable popularité auprès des téléspectateurs américains.
Le supplément hebdomadaire du New York Times a consacré sa Une, et un long article, début janvier, au Super PAC de l'animateur, avec une photo de Colbert grossi et avachi sur une montagne de sacs remplis de dollars.
"Stephen Colbert veut acheter votre vote."
Sur ces thèmes, ne ratez pas notre émission consacrée à Colbert et Stewart...
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