Santé Chavez : la presse vénézuélienne prudente
Brève

Santé Chavez : la presse vénézuélienne prudente

Bien que Hugo Chávez soit officiellement victime de complications pulmonaires, aucun communiqué médical n'a été émis depuis qu'il a rejoint La Havane le 11 décembre pour une quatrième opération. L'opposition réclame la "transparence" sur son état, le gouvernement dénonce les "rumeurs malveillantes" répandues sur Internet et dans les médias internationaux. Prudente, la presse vénézuélienne ne cite pas les informations détaillées et alarmantes publiées par le quotidien espagnol ABC.

"Exiger la transparence sur l'état de Chávez", titre El Universal qui cite, comme 2001, Ramon Guillermo Aveledo, responsable de l'opposition rassemblée au sein de Mesa de la Unidad Democrática (MUD). 2001 parle de rumeurs qui circulent sur Internet et de la "guerre des tweets".

Ceci alors que Chávez, récemment réélu, et victime d'une rechute de son cancer, devrait prêter serment pour un nouveau mandat le 10 janvier. S'il n'est pas en état de le faire, la constitution prévoit de nouvelles élections présidentielles dans un délai de trente jours.

2001 reproduit trois tweets de Jorge Arreaza, ministre de la Science, de la Technologie et de l'Innovation, et gendre de Chávez. Il a plus de 120 000 abonnés sur Twitter.

Arreaza écrit : "l'équipe médicale nous explique que l'état du président Chávez est stable."

 

"Maduro continue à mentir au pays", écrit en anglais et en espagnol un opposant en utilisant le hashtag #DireLaVéritéSurChavez dans les deux langues, très souvent repris sur Twitter au Venezuela cette semaine (Nicolas Maduro est l'actuel vice-président).

Au cours d'une intervention radiotélévisée, le ministre de l'information Ernesto Villegas a indiqué que Chávez était victime d'une insuffisance respiratoire suite à une sévère infection pulmonaire.

Un communiqué officiel indique, par ailleurs, que "le Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela met en garde le peuple vénézuélien face à la guerre psychologique déclenchée par les médias internationaux autour de la santé du Chef de l'État, dans le but ultime de déstabiliser la République bolivarienne du Venezuela, en ignorant la volonté populaire qui s'est exprimée lors des élections présidentielles du 7 octobre et en tentant de mettre fin à la révolution bolivarienne dirigée par Chávez."

Les informations du quotidien espagnol ABC

Le communiqué réagit notamment, sans le mentionner, à l'article très détaillé du quotidien conservateur espagnol ABC, qui semble bien informé. ABC écrit que l'état de Chávez est critique, que son épouse qui souhaitait lui rendre visite avec sa fille en a été dissuadée, qu'il a été placé sous coma artificiel, qu'on lui a retiré plus d'un mètre d'intestin, et que des problèmes respiratoires provoqués par une infection pulmonaire ont obligé les médecins à pratiquer une trachéotomie. Il serait, en outre, victime d'une défaillance rénale. Le journal ajoute que plusieurs médecins russes ont aidé les chirurgiens cubains lors de l'opération du 11 décembre dernier.

Ces détails ne sont pas repris dans la presse vénézuélienne, 2001 cite Maduro qui assure que Chávez "sera de retour au pays le plus tôt possible".

ABC indique aussi que le vice-président Nicolas Maduro, pour lequel Chávez a appelé à voter en cas de nouvelle élection, "négocie en secret un rapprochement avec les États-Unis". Dans le troisième article de la page, ABC souligne que le gouvernement vénézuélien a appelé à dire des messes et à prier pour Chávez, qui avait une croix à la main, lors de sa dernière apparition avant son départ pour Cuba. Un paradoxe, alors que ce même gouvernement avait sévèrement critiqué l'archevêque de Caracas en 2010, accusant l'Église d'interférer dans les affaires internes du pays.

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