Poutine : un mensuel US s'autocensure
Brève

Poutine : un mensuel US s'autocensure

Le mensuel américain GQ (présent dans une quinzaine de pays) a interdit la parution en dehors des Etats Unis, d'un article publié dans son édition américaine qui aurait pu contrarier Vladimir Poutine.


La chaîne américaine de radio NPR a interviewé l'auteur de l'article, Scott Anderson, qui raconte que l'éditeur de GQ, le groupe Condé Nast (qui publie aussi Vogue etc..) a interdit la publication, dans son édition russe, d'un article de 6 pages paru dans le numéro de septembre de son édition américaine dont la couverture est consacrée à Michael Jackson (à gauche).


picto Couverture de l'édition américaine de GQ septembre 2009

L'article évoquait des attentats terroristes commis en Russie en septembre 1999 provoquant une centaine de morts. Ils ont été officiellement attribués à des Tchétchènes, mais certains observateurs, dont un ancien du KGB, Mikhail Trepashkin, ont aussi émis l'hypothèse de l'implication indirecte du KGB, le service secret russe, dans certains de ces attentats. Or, à cette époque là, Poutine (ancien patron du KGB) était Premier ministre.



Le 23 juillet, explique NPR, un mémo interne a été envoyé par e-mail à une douzaine de responsables et de rédacteurs en chef du groupe précisant "La direction de Conde Nast a décidé que l'édition américaine de GQ contenant un article de Scott Anderson titré «La sombre ascension de Vladimir Poutine vers le pouvoir» ne devait pas être disponible en Russie" Il a aussi ordonné que l'article soit pas mentionné sur le site Internet du journal, et qu'il ne soit pas publié ou évoqué dans aucune des éditions papier du magazine publiées dans d'autres pays dont la France.



Une de l'édition russe de GQ Septembre 2009 picto



David Folkenflik (NPR) explique que Conde Nast ne veut pas de soucis car le groupe publie quatre magazines en Russie : GQ, Vogue, Glamour and Tatler.

Puis, à la fin de l'interview, longue de quatre minutes, Folkenflik conclut "L'idée que l'information puisse être retenue prisonnière à une époque où les gens peuvent communiquer instantanément à travers les océans et les continents paraît aberrante. Mais dans ce cas précis, Conde Nast l'a cru, défiant la technologie, la logique, et la confiance dans l'article qu'il avait lui-même publié, pour plaire au pouvoir."

picto Couverture de l'édition russe de Vogue
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