Planche à billets pour la "vieille dette" ? (Rocard, le Monde)
Scoop : Michel Rocard et Pierre Larrouturou ont profité des vacances de Noël pour lire @rrêt sur images, et plus précisément l’article de Dan Israel consacré au renflouement record (et secret) des banques par la Réserve fédérale américaine, en marge du Plan Paulson décidé en 2008.
Ce n’est pas tant le montant qui a dû surprendre l’ancien premier ministre et l’économiste (7770 milliards de dollars tout de même) que le taux accordé par la FED pour ses prêts : 0,01%. Jaloux et ulcérés, les deux hommes se posent la question, dans une tribune du Monde daté de mardi : "Est-il normal que, en cas de crise, les banques privées, qui se financent habituellement à 1 % auprès des banques centrales, puissent bénéficier de taux à 0,01 %, mais que, en cas de crise, certains Etats soient obligés au contraire de payer des taux 600 ou 800 fois plus élevés ?"
Les deux auteurs ont alors une idée de génie. Ils proposent de financer la vieille dette, qui nous pourrit la vie, avec des taux proches de zéro, selon un mécanisme enfantin : la BCE prête "à 0,01 % à la Banque européenne d'investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats qui s'endettent pour rembourser leurs vieilles dettes." Et voilà, finie la dette.
L’avantage, affirment nos deux génies, est non seulement de ne pas avoir à modifier les traités européens qui interdisent à la BCE de prêter aux Etats, et, en plus, que "rien n'empêche de mettre en place de tels financements dès janvier !"
Rocard et Larrouturou veulent ainsi donner un signal très clair : "l'Europe n'est pas aux mains des lobbies financiers. Elle est au service des citoyens"
Angélisme confondant ou vraie solution ? Sur le papier, pourquoi pas, d'autant que la BCE vient de consentir aux banques européennes des prêts à 1% sur trois ans (et elle remettra le couvert en février). Mais ça reviendra de fait à une monétisation de la dette : des taux à 0,01% et tu fais fonctionner la planche à billet coco. En tout cas, Twitter n'a pas tardé à réagir. Par exemple, Florent Latrive, journaliste à Libé, attend ironiquement la réaction de François Hollande :
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