Une question s'est posée : était-ce un montage de la part de Canal, une image de Labrune prise à un autre moment et diffusée à la 83e minute ? Cyril Linette, le directeur des sports de Canal+, a démenti : "C'est évidemment une image en direct, a-t-il expliqué à La Provence. "Je suis obligé de couper court à ce délire. Canal+ ne manipule pas les images. On ne se permettrait pas de diffuser l'image d'un président une heure après les faits, alors que le contexte du match a complètement changé. Je suis convaincu que Labrune a fait la tête toute la soirée. Il aurait mieux valu le montrer à un moment plus représentatif de son état lors de la soirée. Mais ce n'est pas volontaire, ni malveillant. Il n'y avait pas volonté de nuire contre l'OM ou Vincent Labrune."

Pour expliquer ce sourire, Labrune a confié à l'Équipe.fr qu'il était en train de parler avec l'agent de l'attaquant marseillais Loïc Rémy qui venait de réduire le score : "La caméra a saisi le seul moment où je pouvais avoir une raison de me féliciter, c'est-à-dire quelques minutes après le but de Loïc Rémy. Sur les images, on me voit en conversation avec l'agent de notre attaquant qui m'assure que ce premier but en Championnat de Loïc annonce une fin de saison en boulet de canon de sa part."

Affaire dans l'affaire, Stéphane Tapie, le fils de l'ancien président du club, consultant pour l'émission radio "Troisième mi-temps" qui décrypte les matches de l'OM sur France Bleu Provence, s'en est pris vivement à Labrune en l'insultant, et allant jusqu'à communiquer le numéro de téléphone du président de l'OM à l'antenne.

France Inter a diffusé son intervention ce matin, les insultes ont été bipées :

Labrune a décidé de porter plainte contre le fils Tapie pour injures publiques et incitation à la haine. Il a réagi au travers d'un communiqué publié sur le site officiel de l'OM, cité par Lefigaro.fr : "Vincent Labrune et l'Olympique de Marseille considèrent les propos tenus par Stéphane Tapie lors de l'émission intitulée "la 3e mi-temps » (…) comme profondément inadmissibles et extrêmement choquants au plan personnel." Il ajoute : "Les actions en cours permettront également de déterminer les motivations précises de Stéphane Tapie et de son entourage pour ce qui apparaît, d'ores et déjà, être une volonté délibérée de déstabiliser l'Institution, son Président et à travers lui, son Actionnaire."

Un reporter de France Bleu Provence a fait les frais de cette polémique. Il s'est vu refuser l'accès à une conférence de presse de l'OM ce matin. Des journalistes d'un site internet local qui avaient participé à l'émission de radio en question ont connu le même sort, selon l'AFP.  Le directeur de France Bleu Provence, Claude Perrier a trouvé "dommage" que son journaliste "se fasse virer comme un malpropre", car "il n'y est pour rien et ne fait que son travail". "Je suis responsable éditorial en tant que patron de la radio, mais pas coupable des propos tenus en direct par un intervenant extérieur, que je ne partage pas et que je ne cautionne pas", a-t-il poursuivi, soulignant que le "podcast" (contenu sonore) de l'émission n'avait pas été mis en ligne sur le site de France Bleu Provence.

(Céline Maguet et Laure Daussy)