Nakazawa, celui qui avait mis Hiroshima en bulles
Brève

Nakazawa, celui qui avait mis Hiroshima en bulles

C'est une dépêche AFP qui nous l'apprenait hier : "Le dessinateur japonais Keiji Nakazawa, auteur du manga autobiographique sur la guerre et la bombe atomique « Gen d'Hiroshima », est décédé le 19 décembre d'un cancer à l'âge de 73 ans".

Keiji Nakazawa naquit à Hiroshima, en 1939. Il avait six ans lorsque les Américains larguèrent la bombe A sur la ville, le 6 août 1945. Son père, ses soeurs et son frère cadet moururent dans le bombardement, sa mère décédera en 1966 des suites de l'irradiation. À partir de 1968, Keiji Nakazawa publiera plusieurs manga autobiographiques racontant son expérience de la bombe.

"Ma mère décéda à l’âge de 60 ans. Quand nous avons incinéré son corps, Elle n’avait plus d’os. J’ai pensé que le rayonnement de la bombe atomique avait détruit jusqu’à sa matière osseuse. Cela m’a révulsé. Je décidai aussitôt de faire une BD qui raconte la bombe. La BD est un média idéal pour pratiquer ce type de témoignage car le caractère immédiat de sa lecture en permet un accès facile à quiconque ", confiait en 2003 Keiji Nakazawa à Didier Pasamonik, d'ActuaBD.


C'est ainsi qu'en 1973 commence à paraître Gen d'Hiroshima (en japonais Hadashi no Gen, littéralement Gen aux pieds nus), son chef-d'oeuvre. Cette histoire, elle aussi basée sur ses souvenirs, est une fiction qui raconte sur 2 700 pages la vie d'une famille avant, pendant et après l'explosion de la bombe.


Elle a souvent été comparée au Maus d'Art Spiegelman, qui narre la déportation du père de l'auteur à Auschwitz (Art Spiegelman a d'ailleurs préfacé les éditions américaine et française de Gen). Gen d'Hiroshima a été traduit dans une vingtaine de langues.


En France, ce récit a paru en dix volumes chez Vertige Graphic :


Keiji Nakazawa a également écrit un court recueil de souvenirs intitulé en français J'avais six ans à Hiroshima le 6 août 1945, 8 h 15, publié chez Le Cherche Midi Éditeur en 2005. Tous les droits d'auteur de ce livre sont reversés à l'association Institut Hiroshima-Nagasaki dont la mission est de diffuser le message des survivants des bombardements atomiques.


L'occasion de lire ma chronique intitulée Le poisson-chat, la vague et l'atome.

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