Los Cabos, Rio+20 : la vieille, et les nouveaux riches
Brève

Los Cabos, Rio+20 : la vieille, et les nouveaux riches

Sous le verbiage techno-diplomatique

, le point commun des sommets successifs de Los Cabos et de "Rio + 20" semble celui-ci: la vieille zone euro fauchée (avec son arbre généalogique remontant aux Croisades, sa culture universelle, ses bibelots de famille) se fait renvoyer dans ses cordes, moquer, quasiment roter à la figure, par les nouveaux venus dans le quartier, et notamment les nouveaux riches des BRICS (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud, etc). Au G20, ces malotrus ont sommé l'aïeule de se remettre au boulot (en patagon sommital: "prendre les mesures pour renouer avec la croissance"), conduisant Barroso, intendant de la vieille, à les renvoyer à leur basse extraction: dans les démocraties, les vraies, les authentiques, (suivez mon regard) les choses ne sont pas si simples. Il faut du temps, de la parlote, mettre les formes, a-t-il répliqué (en substance) aux sommations des sans-façons.

Quant au sommet de "Rio + 20", si j'ai bien tout compris, au-delà de la querelle théologique sur le concept bizarroïde et ambigu "d'économie verte", il achoppe sur l'impossibilité des mêmes Européens à financer la désintoxication énergétique des mêmes "émergents". Il faut les comprendre, les "émergents". Avec leur fraîcheur de grands enfants, ils découvrent les mille merveilles du paradis économique, et au premier rang la puissante voiture avec clim', qui roule à vingt à l'heure sur des autoroutes à huit voies embouteillées. Pourquoi y renonceraient-ils avant d'en avoir un peu profité ?

La question est: pourquoi ces sommets ne nous sont-ils pas racontés aussi crûment ? Est-ce volontairement, parce qu'il ne faut pas démoraliser l'auditeur-citoyen entre les pubs ? Est-ce par auto-aveuglement des journalistes ? (Ces rencontres internationales, rappelons-le, sont relatées dans les médias français par des journalistes français, qui n'ont le plus souvent pour source que les délégations françaises, ce qui explique qu'ils soient traités essentiellement sous l'angle "Hollande a dit, Hollande a fait"). On pourrait poser la question autrement: pourquoi son système médiatique (à l'exception de quelques fulgurances des décadreurs de photos, comme celle que signalait hier Alain Korkos) masque-t-il sa décadence, à un pays ou un continent en décadence ? Risquons une hypothèse, pour lancer la conversation: tout récit médiatique doit comporter au moins une possibilité de happy end. Si le scénario n'en prévoit pas, le récit n'est ni dicible, ni audible.

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