L'iFono de Leonardo
Brève

L'iFono de Leonardo

On trouve cet étonnant dessin sur différents sites tel celui-ci


… ainsi que sur les réseaux sociaux :


Une vue en coupe d'iPhone, dont l'auteur serait… Léonard de Vinci ! Mazette ! Ainsi donc l'Italien avait également inventé cet engin qui nous est devenu indispensable (le chroniqueur de ces lieux, cependant, n'en possède pas ; un petit geste commercial d'Apple serait le bienvenu…). Sans doute Léonard avait-il nommé cet engin iFono. Peut-être en avait-il offert un à Mona Lisa, et nous aurions l'explication de son sourire.

Quoique. S'il s'agissait d'un faux grossier ? On ne sait jamais. Examinons quelques dessins techniques de Léonard pour nous faire une idée :

Études pour une automobile, vers 1478-1480

Dispositifs hydrotechniques pour le transport de l'eau, vers 1480-1482

Études pour des roues dentées et un hygromètre, vers 1485

Divers types d'artilleries, vers 1482

Projet pour une machine de siège avec pont couvert, vers 1480

Étude avec dispositif de levage pour un canon dans une fonderie, vers 1487

Projet pour une roue à degrés armée de quatre arbalètes, vers 1485

Projet d'arbalète géante, vers 1485

Projet pour un char à faux et un char blindé, vers1485-1488

Étude pour une machine volante, vers 1487-1490

Appareil volant à ailes partiellement fixes, vers 1487-1490

Étude pour une vis aérienne, vers 1487-1490


Les dessins de Léonard de Vinci sont habituellement tracés à l'encre brune ou sépia sur du papier beige. Le dessin de l'iFono, lui, est tracé en bleu sur papier blanc :


Il en existe cependant une version sépia, la chose est troublante :


Réfléchissons. Les dessins de Léonard de Vinci représentent des machines de fiction qui n'ont jamais fonctionné. L'iPhone, lui, est tout à fait opérationnel ! Nous en conclurons que cet iFono léonardesque est un faux. Même celui dessiné à l'encre sépia. Comme cet appareil photographique ci-dessous…


… et comme ce véhicule automobile :

 

Le ouèbe est truffé d'images fausses, méfions-nous !


L'occasion de lire ma chronique intitulée Et si la Joconde était un Jocond ?

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