Libé / Le Pen : critiques sur la Une
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Libé / Le Pen : critiques sur la Une

Libération attaqué pour sa Une sur Marine Le Pen. La présidente du Front National, rayonnante, à côté de ce titre : La France FN. Alors que la rédaction souhaite reconquérir le lectorat de gauche, le journal est accusé de céder aux sirènes du FN en proposant une première page "sensationnaliste, racoleuse, fausse et décourageante...". Le tollé est tel que François Sergent, directeur adjoint de la rédaction, a dû s'en expliquer sur le site du journal quelques heures à peine après la sortie de l'édition de lundi.

""La France FN" a provoqué des débats au sein même du journal. Nous assumons". Le directeur adjoint de la rédaction défend cette première page. Sur internet, plusieurs journalistes influents ont critiqué ce choix éditorial. Pascal Riché, rédacteur en chef de Rue89, n'hésite d'ailleurs pas à la comparer à celles de Valeurs actuelles, hebdo connu pour ses unes xénophobes :

Certains auraient préféré une première page plus militante, à l'image de celle choisie pour illustrer les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2002. Plusieurs messages l'ont ainsi fait ressurgir (à droite) comme celle de 1984, lors de la première percée du FN (version Jean-Marie) à des élections européennes (à gauche).

Les commentateurs déplorent une "triste évolution" du journal de gauche entre 1984 et 2014

Pour sa défense,Libération argumente sur l'importance que le Front National a acquis dans la société civile, tout comme dans l'espace politique et médiatique : "On peut dire qu’il s’agit d’élections européennes, traditionnel défouloir, que l’abstention est massive. Tout ceci est vrai mais il est dangereux et illusoire de ne pas voir qu’il y a bel et bien une France FN. Cette France FN enracinée, ancrée dans l’histoire et la société scelle l’échec des partis traditionnels." Une première page volontairement provocante pour inciter à la prise de conscience ?

Libération n'est pas le seul journal mis en cause depuis l'annonce des résultats des élections. Les médias sont accusés d'avoir laissé une trop grande place au FN et à sa présidente. Pour Olivier Duhamel, politologue et chroniqueur invité à La nouvelle édition de Canal +, "le système médiatique a fait voter Front National malgré lui." Il critique la tendance qu'ont eu les médias à nationaliser les débats et à poser le FN en enjeu fondamental des élections : "inconsciemment - pour être dans l'air du temps, pour vendre ou pour faire chic, j'en sais rien - ils ont d'abord martelé cet enjeu : est-ce que le FN va être en tête?" Au point de faire presque disparaitre les véritables enjeux, européens, du scrutin.

Olivier Duhamel contre les unes de certains journaux et magazines

Elisabeth Denys

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