La BCE renfloue les banques européennes
Brève

La BCE renfloue les banques européennes

523 banques de la zone euro ont reçu leurs cadeaux avant l’heure, et elles ont dû être drôlement sages car le Père Noël a été très généreux. Il a déboursé plus de 489 milliards d'euros sous forme de prêts à taux d’ami, c’est-à-dire 1% sur 3 ans.

Qui se cache derrière la barbe blanche et le manteau rouge ? Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne. L’objectif officiel, nous dit Le Monde, "est de soulager des banques aux abois : certains établissements de l'Union monétaire gorgés de dettes souveraines potentiellement toxiques suscitent la défiance et peinent à se financer sur le marché interbancaire. Ainsi, l'autorité monétaire veut donc éviter une catastrophe mais aussi s'assurer que les établissements prêteront aux petites entreprises et aux ménages de la zone euro. Un enjeu essentiel pour la croissance."

Mais personne n’est dupe : l’objectif réel est bien d’encourager les banques à acheter de la dette souveraine grâce à ce pactole. Toujours selon Le Monde, "Mario Draghi, le président de la BCE, s'en défend, mais certains établissements pourraient se laisser tenter et investir l'argent qui leur a coûté 1 % pour racheter des titres à dix ans qui rapportent plus de 5 % et 6,5 % comme les emprunts espagnols ou italiens."

Une façon de contourner les traités européens qui n’a pas échappé à Georges Ugeux, banquier d’affaires et blogueur sur Lemonde.fr : "La BCE, ne pouvant pas acheter en direct d’obligations des Etats Membres, use d’un subterfuge: elle prête aux banques qui mettent en gage les obligations de ces Etats. En clair, la BCE vient de racheter indirectement 500 milliards d’emprunts des pays de l’Eurozone par banques interposées à des conditions inferieures au Fonds Européen de Stabilité Financière. On est dans le désordre absolu."

En effet, le pari est risqué : rien n'oblige les banques à racheter de la dette avec ces prêts cadeaux. Pour l'heure, les taux des emprunts souverains italiens ou espagnols n'ont pas encore baissé, ce qui veut dire que les banques ne se sont pas précipitées pour en acheter... Pire : certains investisseurs et titres de presse comme The Guardian y voient la preuve de la mauvaise situation des banques de la zone euro, qui se sont ruées sur ce prêt.

Au fait, la dette publique, c'est quoi ? Lisez la chronique de l'éconaute qui vous dira tout ce que vous vouliez savoir, et plus !

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