Brève
Haïti "île maudite et papiers faciles" (Libération)
Dans Libération, Michel Le Bris, écrivain et directeur du festival Etonnants voyageurs en France, revient sur le drame d'Haïti où devaient se dérouler des rencontres du festival.
Le Bris cite un Haïtien Roody Edmé qui "s’apprêtait à animer des rencontres du festival Etonnants voyageurs" et évoque "l’obsession malsaine des journalistes, dès les premières heures, à se focaliser sur de supposés «pillages»" qui "le met, comme nous, en rage : «Il n’y a pas de pillage généralisé, juste des bandes de jeunes et des personnes désespérées, surtout au bas de la ville, qui fouillent les magasins déjà effondrés.» Que feraient-ils, ces journalistes, fulmine Dany Laferrière, s’ils se trouvaient parmi les sinistrés, avec leurs enfants près d’eux blessés, sans vivres ni eau, se trouveraient-ils «pillards» de récupérer quelques boîtes dans des magasins déjà écroulés ? Ce que nous gardons des journées vécues en Haïti, c’est d’abord le courage des gens, leur dignité, le dévouement de tous. Sans rien que leurs mains, des marteaux, des burins, parfois des barres à mine, ce sont eux, seuls, avant l’arrivée des secours internationaux, qui ont sorti des décombres, des amoncellements de blocs de béton, 80% au moins des gens sauvés." "Pillages, et comme en écho les papiers faciles sur «le malheur d’Haïti», «l’île maudite», la «fatalité d’Haïti». La fatalité ? Le tremblement de terre, peut-être, mais le reste ? (...) Se souvient-on que la France, en 1825, sous la menace d’une invasion, et en échange d’une reconnaissance de son indépendance, contraignit Haïti à payer sa liberté 150 millions de francs-or (...) La somme fut ramenée à 90 millions en 1838, auxquels il faudrait ajouter les intérêts car Haïti dut emprunter cette somme aux banques – au taux de 20%, gagé sur la production de canne à sucre." |
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