Guerlain raciste : "crachat" (Pulvar)
Dans son édito quotidien, diffusé à 6h15 sur France Inter, Pulvar revient aujourd'hui sur le cliché "du nègre fainéant, bon à rien, qu’il aura choisi de nous servir, dans un silence sidérant". La journaliste souligne avoir "attendu pendant tout le week-end, dans la bouche de tous ces responsables politiques, un début de condamnation, d’émoi, d’indignation". Las, "seule Christine Lagarde a réagi. Pour les autres, on attend encore." |
"En France, on peut donc prononcer des paroles racistes à une heure de grande écoute, sur un média national sans qu’aucune grande voix, politique, intellectuelle ou artistique ne s’en émeuve, souligne-t-elle. Oh, les associations font leur job, qui menacent de porter plainte. Mais qui parle de racaille ? De scandale ? De honte ? D’obscénité ? De crachat ? Le crachat, que ce très distingué Monsieur Guerlain a jeté à la figure non pas seulement de tous les Noirs d’aujourd’hui, mais surtout, cher Monsieur Guerlain, sur la dépouille des millions de morts, à fond de cale, à fonds d’océan, déportés de leur terre natale vers le nouveau monde. Ces millions de personnes asservies, avilies, déshumanisées, pendant quatre siècles, réduites au rang de bras et de mains destinées aux champs de coton, aux champs de canne, à la morsure du fouet ou celle du molosse, tous ces esclaves, vendus comme une force de... travail !"
Pulvar confesse qu'elle ne pourra plus porter de parfum Guerlain, et termine son billet en citant le poète Aimé Césaire "qui, à l’insulte, répondit aussi un jour : «Eh bien le nègre, il t’emmerde !»".
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