Grippe : Internet a-t-il gêné l'OMS ?
Les responsables de l'Oganisation Mondiale de la Santé (OMS) réunis au sein du comité d'évaluation de la gestion internationale de la grippe pandémique reconnaissent une certaine "confusion" dans "les phases d'alerte", mais estiment que l'existence d'Internet a compliqué leur travail face à l'épidémie de grippe H1N1.
Ainsi le docteur Keiji Fukuda, conseiller spécial auprès du Directeur général pour la grippe pandémique (nommé en octobre 2009 alors qu’il était sous-directeur général par intérim, chargé de la sécurité sanitaire et de l'environnement) cité par l'AFP a remarqué, au cours d'une conférence à Genève, au siège de l'OMS, que de nombreux nouveaux médias se sont emparés du sujet : "Internet, twitter, les blogs et emails". Un ancien responsable des maladies contagieuses de l'OMS, David Heymann, a lui aussi estimé qu'il y a désormais "un nouveau facteur" à prendre en compte dans la communication sur les grandes crises sanitaires. |
"Il est très difficile de corriger les idées erronées" une fois qu'elles sont dans les réseaux sociaux, a-t-il expliqué à l'AFP. "Les campagnes anti-vaccination ont compliqué la tâche des services de santé publique", a déclaré Keiji Fukuda.
"Il a bonne mine, le principe de précaution après le début d'autocritique formulé par les responsables de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à propos de leur gestion de la pandémie de grippe A(H1N1). Rien qu'en France, 1,5 milliard d'euros partis en fumée, ou plutôt en vaccins et en masques que l'on risque bien de ne jamais utiliser. "C'est la pandémie de l'indécence",avait prévenu dès septembre 2009 le professeur Marc Gentilini. Ce spécialiste réputé des maladies infectieuses, qui fut l'un des pionniers dans la lutte contre le sida, ajoutait alors :"Ce milliard et demi d'euros qui va être dépensé contre l'épidémie de grippe A en France, ne pourrait-on pas l'utiliser plus efficacement à autre chose ?"Il rappelait que, pendant que 2 000 personnes mouraient dans le monde des suites de la grippe A(H1N1), plus de 500 000 décédaient des suites du paludisme. Mais on ne l'a pas écouté. On ne voulait pas l'entendre. La disproportion des moyens mis en oeuvre au regard de la réalité de la menace importait alors peu." écrit Frank Nouchi dans sa chronique.
Le Monde daté du jeudi 15 avril 2010
Diario de Noticias (Portugal), Le Journal de Québec (Canada)
Plusieurs médias, lors de l'alerte à la pandémie de grippe A, se sont faits l'écho des soupçons d'inféodation aux laboratoires phramaceutiques, pesant sur l'OMS.
L'occasion de relire notre dossier Grippe A : le virus du fantasme
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