Grèce / accord : " victoire ponctuelle dans une défaite générale"
Brève

Grèce / accord : " victoire ponctuelle dans une défaite générale"

Le nouvel accord entre la Grèce et ses créanciers, conclu le mardi 11 août, n'a pas été interprété de la même manière par tous les journalistes. Alors que pour Le Monde, Tspiras s'est plié aux exigences de ses créanciers, La Tribune préfère souligner la "victoire" ponctuelle du Premier ministre grec. Victoire ou défaite? Peut-être les deux à la fois.

Les discussions, techniques auraient "pu s'étaler pendant des mois", explique un économiste cité par Le Monde. Elles ont pourtant été menées au pas de charge pour se terminer, ce 11 août, par un troisième accord entre Athènes et ses créanciers.

Pourquoi cela s'est-il fait aussi rapidement? Pour le quotidien, il faut aller chercher l'explication du côté grec. Alexis Tsipras se plierait aujourd'hui plus volontiers aux exigences des créanciers: "D’un coup, Alexis Tsipras s’est résolu à accepter l’essentiel des demandes de ses partenaires, à l’exception de quelques lignes rouges".

Article paru sur LeMonde.fr le 12 août 2015

Le Premier ministre grec aurait plié pour deux raisons, explique encore le quotidien : la conjoncture économique dans son pays, qui "s’est dégradée bien plus vite que le gouvernement ne l’imaginait", et sa volonté de prendre de vitesse l'aile gauche de Syriza, opposée à ce troisième plan, poursuit Marie Charrel dans Le Monde.

Une question de focale

Autre media, autre analyse: le journaliste de La Tribune Romaric Godin souligne lui que ce nouvel accord "améliore singulièrement celui du 13 juillet", et "marque donc une victoire importante pour Syriza et Alexis Tsipras", écrit-il. Parmi les avancées concrètes obtenues par ces derniers: l'abandon d'objectifs budgétaires "intenables". Avec ce nouvel accord, "la Grèce s'engage à ne pas dépasser un déficit primaire (hors service de la dette) de 0,25 % du PIB en 2015 et à dégager un excédent primaire de 0,5 % du PIB en 2016", détaille Godin, ce qui constitue un cadre plus "conforme à la réalité" que l'objectif d'excédent de 2% en 2016 évoqué il y a encore quelques mois.

Article paru sur LaTribune.fr le 11 août 2015

Alors, ce nouvel accord, concession ou victoire du premier ministre grec? Cela dépend en fait... d'où on le regarde. "Tout dépend du point de vue temporel que l'on adopte, explique Godin, contacté par @si. Il y a eu une véritable capitulation de Tsipras le 13 juillet, puis un réajustement à la réalité des créanciers lors de ce troisième accord. On vient d'assister à une victoire ponctuelle des Grecs au milieu d'une défaite générale." Défaite générale que Godin, malgré ses notes optimistes, ne cache pas: même s'il est plus favorable à la Grèce que celui du 13 juillet, ce nouvel accord n'en sera pas moins "un défi pour son économie difficile à surmonter."

L'occasion de (re)voir notre émission sur la crise grecque, avec Romaric Godin et Nikos Smyrnaios : "Grèce, France, Allemagne, UE, medias: les enjeux, les stratégies"

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