Gaza / TF1 : "les téléspectateurs ne toléreraient pas cette phrase"
"Si en Israël les tenants de la force trustent le pouvoir et gardent un grand crédit auprès de la population, c’est que les médias israéliens ne sont, selon Gideon Levy, plus du tout engagés dans un travail journalistique. Simples relais de Tsahal, les journaux refusent, à l’exception d’Haaretz, de laisser s’exprimer des voix divergentes sur le sujet. Au contraire, ils semblent s’enthousiasmer des prouesses militaires de l’armée israélienne" raconte Article XI.
«Oui, c’était au moment le plus sombre de la deuxième Intifada, en allant à Rafah avec d’autres journalistes. Nous sommes tombés sur une maison détruite, une ruine. Dans une chambre minuscule, dans l’ombre, il y avait une vieille dame paralysée et traumatisée. Jusque là, elle n’avait eu qu’une seule chose qui comptait dans sa vie, sa fille, avec qui elle dormait la nuit précédente. Un missile a frappé la maison d’à côté et le mur de leur maison est tombée sur elles. Sa fille est morte. En sortant, le journaliste français m’a demandé ce que j’en pensais. Je lui ai répondu, face à sa caméra, que j’avais honte d’être israélien. Que le pilote qui avait lancé ce missile l’avait fait en mon nom. Plus tard, il m’a appelé pour m’expliquer qu’il ne pouvait pas diffuser mes propos. Sur le coup, j’ai pensé que c’était un problème technique, et je lui ai répondu que j’étais prêt à le redire. Mais non, le problème était ailleurs. Il m’a dit: "Ma rédaction ne veut pas, parce que les spectateurs français ne toléreraient pas une telle phrase."» Le site Article XI lundi 18 janvier |
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