Faute d'actu, le coronavirus contamine les médias
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Faute d'actu, le coronavirus contamine les médias

Un nouveau virus a fait son apparition en France, le coronavirus, une personne est infectée et trois cas sont suspects. Le sujet a fait les titres du 20 heures de France 2 mercredi soir. Comment traiter de ce sujet, en période d'actualité creuse, entre risque d'emballement médiatique et nécessité d'informer ?

Le sujet apparaît le 8 mai en France, lorsqu'une dépêche AFP, une "alerte", affirme qu'un "premier cas" de coronavirus, proche du SRAS, a été confirmé en France par le ministère de la Santé. Le virus a été détecté chez un patient âgé de 65 ans, hospitalisé à Douai, transféré au CHU de Lille, ayant fait un séjour dans la péninsule arabique, là ou le virus avait déjà fait plusieurs victimes. Jusque-là, 30 cas ont été comptabilisés dans le monde depuis la première détection du virus en 2012, 18 personnes en sont décédées, selon l'AFP. Le soir même, deux sujets dans les JT. Sur France 2, la question est présentée dans les titres et fait l'ouverture du journal, avec un direct. Sur TF1, la question est moins mise en avant, et se trouve en milieu de JT.

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Si le sujet est pris au sérieux, c'est que ce virus est présenté comme proche du Sras, Syndrome respiratoire aigu sévère, dont une épidémie en 2003, partie de Chine, avait causé la mort de plus de 800 personnes. Elle avait déclenché une alerte sanitaire à l'échelle mondiale et entraîné des annulations de vols, des fermetures d'écoles et une explosion des ventes de masques chirurgicaux.

Ce vendredi matin, alors que trois nouveaux cas suspects sont évoqués dans une dépêche AFP, (un patient ayant été au contact du malade, un médecin et une infirmière), les médias s'emparent de la question qui se trouve en une sur les homes des sites internet du Figaro, de Libé, ou même des Echos . Une mise en avant due aussi à une actualité très calme en ce pont de mai.

Comment se propage le virus ? Actuellement, l'OMS ne dispose pas d'assez d'informations pour parvenir à des conclusions sur le mode et la source de transmission du coronavirus, précise l'AFP. Mais l'OMS a appelé à la vigilance à l'égard de cette grave infection respiratoire, et encouragé les Etats à poursuivre leur surveillance. Le mois dernier, elle avait indiqué travailler avec des experts internationaux et des pays où des cas ont été enregistrés pour évaluer la situation et étudier des recommandations de vigilance. En France, un dispositif de surveillance a été mis en place dès décembre 2012 par l'Institut de Veille Sanitaire.

Selon lLe Monde, le virus est certes contagieux, puisqu'il a été transmis d'un individu à l'autre. Toutefois, sa dangerosité est à relativiser. "Il ne semble pour l'instant pas d'une extrême contagiosité, estime François Bricaire, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière interviewé par Le Monde. Depuis un an, il n'a touché qu'une trentaine de personnes au Moyen-Orient et ne s'est pas étendu au-delà à quelques exceptions près. Il semble être contagieux en cas de contacts très proches, ce qui fait du personnel de santé la population la plus à risque". Au final, selon le médecin, "il n'y a pas de pandémie à craindre". Même tonalité dans Libé : "La contagiosité du virus demeure relativement faible". Ce qui inquiète les spécialistes, en revanche, c'est le taux de mortalité "relativement élevé lié à ce coronavirus. Parmi les cas détectés, plus d’un malade sur deux finit par décéder— 18 morts dans le monde depuis avril 2012.

D'autres virus, comme la grippe H1N1 avaient donné lieu à un emballement politico-médiatique, que nous évoquons dans ce dossier.

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