Euronews / statue "ukrainisée" : "vandalisme" (Russie)
Photos de couverture Facebook | Euronews, le 24 février 2014
Photo de Pierre Marsaut / Reuters
Un drapeau ukrainien, une statue de soldat à la chemise peinte aux couleurs de l'Ukraine, et une (vraie) jeune femme sur un des monuments les plus emblématiques de l'ère soviétique : la photo de ce monument ainsi "ukrainisé" a déclenché une vague d'indignation parmi les téléspectateurs russes, rapporte le site de Voice of Russia. Certains ont posté des commentaires haineux sur la page Facebook d'Euronews qui a publié la photo. Lundi, le ministère des Affaires étrangères de Russie a exprimé son indignation face à ce qu'il a défini comme "un acte de vandalisme" et a exigé que les coupables soient punis, jugeant également sur sa propre page Facebook que la publication d'Euronews était "hors limite", rapporte le site novinite.com.
"C'est juste une photo qui reflète l'évolution du monde qui nous entoure", a justifié le porte-parole d'Euronews. "Si cette photo a pu blesser plusieurs de nos téléspectateurs, nous avons donc décidé de la retirer", a-t-il ajouté sur la page Facebook. Dans le même temps, la Russie a envoyé une lettre de protestation à la Bulgarie, exigeant une enquête approfondie sur l'incident.
Le monument, au centre de Sofia, commémore l'héroïsme des soldats soviétiques qui ont libéré le camp nazi d'Auschwitz le 27 janvier 1945, rapporte le site de Voice of Russia. Ce n'est pas la première fois qu'il est "détourné". Le 18 juin 2011, des personnages du monument ont été peints par des adeptes du street art en superhéros de la culture pop étatsunienne : Superman, Captain America, le Joker, Wolverine, le Père Noël, et même le clown Ronald MacDonald. Après des accusations de vandalisme, l’œuvre a été nettoyée, peut-on lire sur Courrier International. Plus récent, en août 2013, le monument avait subi un lifting rose bonbon, rapporte RTL. Les auteurs, restés anonymes, avaient souhaité commémorer de cette manière l'invasion de la Tchécoslovaquie, à laquelle ont pris part les troupes bulgares, mettant brutalement fin à la révolte des réformateurs du Printemps de Prague. La proposition de la destruction du monument, symbole de lutte contre le nazisme mais aussi de la mise en place du régime communiste en Bulgarie, défendue à plusieurs reprises par des leaders anticommunistes, a toujours suscité la vive opposition des diplomates russes et des Russophiles du pays.
Le monument de l'Armée soviétique à Sofia, le 18 juin 2011. Flickr/Dr Doolittle BG
Le monument de l'Armée soviétique à Sofia, le 21 août 2013. AFP
Par Antoine Boyet
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