Entre les murs, l'allégresse du fantôme
C'est un collège de Belleville (Paris 20ème), ses profs, ses collégiens, qui a séduit ces Messieurs en smoking et ces Dames en robe de fée du jury de Cannes, à l'unanimité. Magique, a dit et répété le président Sean Penn, pour expliquer la palme accordée à Entre les murs.
Un fantôme bien vivant fait des siennes, ce matin, autour du micro de Demorand : c'est le service public. Il s'amuse bien. Il danse dans le studio. Il fait des niches. Quel galopin ! On n'entend que lui. Il s'en donne à coeur joie. On est à la radio de service public. Et on n'en finit pas de raconter comment le Centre National de la Cinématographie (CNC), bras armé de la fameuse exception française, a réussi à atteindre l'Universel, avec un film sur...un collège de Belleville.
Elle est indécente, cette allégresse du fantôme. Eh, le service public ! Tu ne le sais pas, que tu es mort ? Tu ne le sais pas, que tu es anachronique ? Tu ne le sais pas, que du côté de chez les socialistes français, la modernité est au libéralisme ? Mais non. On ne l'a pas dit aux collégiens de Belleville, qu'il fallait être furieusement libéral. Ni sans doute à Sean Penn. On n'a jamais vu un fantôme aussi vivant.
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