Enlèvement / Berlin : les TV russes avaient accusé à tort les migrants
Brève

Enlèvement / Berlin : les TV russes avaient accusé à tort les migrants

Du fait-divers à l’affrontement diplomatique entre l’Allemagne et la Russie.

L'histoire de l'enlèvement présumé d'une adolescente  germano-russe empoisonne les relations entre les deux pays depuis bientôt deux semaines. Le gouvernement et les médias russes accusaient en effet les autorités allemandes d'opacité dans ce dossier pour "embellir la réalité à des fins de politique intérieure" et masquer "les problèmes migratoires".

Problème : alors que l'adolescente de 13 ans Lisa F., "avait prétendu avoir été enlevée et violée par des «Méditerranéens» à Berlin", cette Berlinoise née dans une famille russe a "en fait dormi chez un ami allemand car elle craignait de rentrer chez elle en raison de «problèmes scolaires»", rapporte aujourd’hui l’AFP, de source judiciaire. "La justice a par ailleurs pu établir que la jeune fille avait eu des relations sexuelles consenties, avant sa disparition, avec deux hommes d'une vingtaine d'années, un ressortissant turc et un Allemand d'origine turque." Des faits pour lesquels une enquête pour abus sexuels a été ouverte, en raison de l’âge de la jeune Germano-russe, mais qui n'ont donc rien à voir avec les migrants.

Les tensions entre l’Allemagne et la Russie ont commencé le 16 janvier, quelques jours après que "Lisa F." a été retrouvée. Des chaînes russes proches du Kremlin, dont Perviy Kanal, s’étaient alors emparées du sujet "à des fins de propagande anti-occidentale", explique Le Monde. "Selon des témoignages, les migrants ont commencé à violer des enfants mineurs. Sur le nouvel ordre qui s’est instauré en Allemagne, un reportage d’Ivan Blagoï", lançait ainsi la première chaîne russe avant un sujet de plus de quatre minutes lors du journal du soir.

Ensuite ? Les réseaux sociaux russes s’enflamment, et la protestation arrive jusqu’en Allemagne, où se trouve une grande communauté russe (2,5 millions de personnes). Des manifestants se sont ainsi regroupés à Berlin ou en Bavière, à l’appel des mouvements xénophobes NPD ou Pegida. Mardi, l’affaire prenait enfin un tour diplomatique : le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, avait accusé l’Allemagne d’avoir caché la disparition de Lisa pour des raisons politiques, et assurait qu’elle avait été enlevée. Lavrov souhaitait à l’Allemagne "du succès pour faire face aux énormes problèmes des migrants", rapporte Le Monde. "J’espère que les problèmes ne seront pas cachés sous le tapis et que le cas de «notre fille» Lisa, ne se répétera pas, car l’information sur le fait qu’elle a disparu est restée longtemps dissimulée pour des raisons inconnues". Trois jours plus tard, donc, l'affaire se dégonflait.

Pour relire notre article sur les agressions sexuelles en Allemagne lors du soir du Nouvel An, et la manière dont les médias s'en sont (tardivement) emparés, c'est ici : "Agressions sexuelles en Allemagne : accusés d'occultation, les medias accusent la police"

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