DSK : le "coup d'adrénaline" de Fabienne Sintes
Seul fait tangible de la journée de mercredi: Kenneth P. Thompson, l'avocat de l'accusatrice de DSK, demande au procureur de se dessaisir de l'affaire, en le mettant en cause sur plusieurs points dans la lettre qu'il lui a adressé. Mais le New York Times souligne que cette demande a très peu de chances d'aboutir.
C'est aussi l'avis de la correspondante de France Inter, Fabienne Sintes. Sur son blog, pour la seconde fois, elle explique les mécanismes d'autosuggestion qui semblent dicter les articles des journalistes français à New York.
Thompson, cité par Fox News et par un article du New York Times accuse le bureau du procureur d'avoir divulgué à la presse des informations destinées à discréditer Diallo. Il fait particulièrement allusion à l'évocation d'une conversation téléphonique entre l'accusatrice et son ami incarcéré signalée dans le New York Times qui citait, sans les nommer, deux responsables de l'enquête. L'avocat écrit qu'il n'a pas eu accès à l'enregistrement de cette conversation, qu'il en conteste la traduction, et que le procureur a travaillé à partir d'un résumé. Thompson s'étonne aussi d'avoir appris par un article du New York Times un conflit d'intérêt au sein du bureau du procureur dont une responsable est mariée avec un avocat chargé de la défense de DSK. Le New York Times souligne que le bureau du procureur a rejeté la demande de l'avocat, et le quotidien ajoute qu'un procureur se récuse très rarement, uniquement en cas de conflit d'intérêt personnel avéré. |
Cette lettre de l'avocat de Nafissatou Diallo est venue conclure une journée au cours de laquelle de nombreux correspondants à New York avaient pronostiqué, à tort, un possible abandon des poursuites contre DSK
Sur son blog, la correspondante de France Inter, Fabienne Sintes, après une première note sur le sujet, détaille pour la seconde fois les mécanismes d'autosuggestion qui semblent dicter les articles de la presse française.
"J’avoue que moi-même, qui avait pourtant expliqué à mes chefs à Paris qu’il ne fallait pas trop s’illusionner sur ce rendez-vous habituel dans une procédure -les deux parties se voient très régulièrement-, j’ai eu un coup d’adrénaline quand j’ai vu s’installer le podium et les micros. Au point que je n’ai pas osé marcher jusqu’à la valise satellite de Radio-France posée à 2 minutes à pied, de peur de rater le moment où quelqu’un viendrait nous annoncer que les charges étaient levées" écrit Sintes.
Quant à l'initiative de Thompson, Sintes exprime clairement son scepticisme. "Pour ajouter à la confusion, comme d’habitude maintenant qu’on a appris à la connaître, Kenneth Thompson a tenté hier de casser le duo défense/accusation pour s’imposer dans un ménage à trois. Afin d’être bien certain d’attirer toute l’attention sur lui il a demandé au procureur de se récuser." Elle ajoute "Le problème de Ken Thompson c’est qu’il travaille à l’emporte-pièce. La preuve par le tapage" et écrit aussi "Avec ses méthodes de mercenaire, Thompson ne sert pas les intérêts de sa cliente."
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