Décadrage au G20
Cette extraordinaire photo, parue aujourd'hui sur LeMonde.fr :
François Hollande lors de la séance de pose
pour la photo officielle du G20 à Los Cabos,
au Mexique, le 18 juin 2012
Photo AFP/Bertrand Langlois
Un François Hollande totalement à droite, clin d'oeil ironique, peut-être, à cette photographie officielle d'homme normal qui fit tant causer (il est passé par ici, est repassé par là et encore par là).
Décentrer un personnage est une règle bien connue en peinturlure et en photographie. Dans le premier cas on invoquera le Nombre d'Or (1,618), et dans le second la loi des deux tiers-un tiers. De nombreux livres et sites internet consacrés à la photographie en parlent, un exemple parmi tant d'autres par là.
Placer un personnage tout au bord du cadre est en revanche moins courant. Certains peintres et photographes s'y sont risqués, en voici une sélection.
Le musée Spitzner de Delvaux, dont il fut question dans une précédente chronique, nous montre une brochette d'amis encravatés aux allures de statues de cire (des peintres), contemplant les personnages étranges de cet étrange musée qui était situé à Bruxelles : squelette, écorché, etc., avec au centre une hystérique du docteur Charcot :
Le musée Spitzner par Paul Delvaux, 1943
Une impressionnante Goulue de Toulouse-Lautrec vue en plongée mais avec un éclairage en contre-plongée, on dirait un photogramme de film de vampires. Elle est collée à droite, coupée par le cadre :
Au Moulin rouge par Henri de Toulouse-Lautrec, 1892
D'autres personnages coupés par le cadre dans cette photo de Ben Shahn, avec le sujet principal collé à gauche. Qui nous dévisage comme dans l'image précédente, et comme François Hollande :
Photo de Ben Shahn, vers 1930
Une célèbre ouvreuse isolée à droite, point focal de nos regards :
New York Movie par Edward Hopper, 1939
La même ou presque, revue et corrigée par Erwin Olaf :
Photo Erwin Olaf
Une espèce d'autruche en collants par Guy Bourdin, photographie publicitaire pour les chaussures Charles Jourdan :
Photo de Guy Bourdin, 1979
Un chien tout en bas d'un mur ou devant un ciel, nul ne sait :
Le chien par Francisco de Goya, 1820-1823
Et a contrario pour finir, un empilage de masques avec le personnage principal collé au centre chez Ensor :
Ensor aux masques par James Ensor, 1899
L'occasion de lire ma chronique intitulée Portrait d'un ambassadeur où il est question de Nombre d'Or, de masque et de Keith Richards. Et aussi un Vite dit consacré au masque des Anonymous, Occupy et le masque de V pour Vendetta.
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