Xavier Bertrand est en colère, au
micro matinal de Fogiel (Europe 1). Il vibre à l'unisson de la colère
populaire de la veille. Il l'a entendue, bien sûr. Il est à l'écoute,
qui en douterait ? Ce qui le met en colère ? Que Madoff soit encore en
liberté. Quel scandale ! Et ces bonus, que voulaient s'octroyer
certains banquiers., avant que l'Elysée y mette bon ordre. Quel double
scandale ! Nous voici soudain rassurés sur l'acuité visuelle et
auditive du "chouchou".
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Transformer une manif-fleuve anti-Sarkozy, dans laquelle même les jités
ont dû reconnaître la présence en nombre de manifestants novices, tout
impressionnés de connaître leur premier défilé, en manif anti-Madoff,
c'est bien tenté, mais ça ne risque pas de prendre. Quelques instants
plus tard, le conseiller social de l'Hyper, Raymond Soubie, se montre
sur RTL plus pertinent, en essayant de tailler en pièces les politiques
de relance par la demande. Dans le passé, assure-t-il, elles se sont
toutes terminées par des plans de rigueur. Et de citer les précédents
de 1974, et de 1981, sombrant tous deux quelques années plus tard dans
les plans de rigueur. Le parallèle vaut ce qu'il vaut. On pourra
notamment y objecter que l'on se trouve déjà en pleine rigueur. Mais
c'est la seule réplique possible du pouvoir à la journée du 29 janvier. |
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Politique de l'offre contre politique de la demande, relance par
l'investissement contre relance par la consommation: on en revient
toujours à cette vieille opposition gauche-droite, aux termes
globalement inchangés depuis les années 30. Et l'on est étonné de voir
lémédia n'en finir pas de la redécouvrir. Rappelons que l'étude du
keynesianisme figure au programme de Terminale ES, cette
"section-blague" dont les ministres et les journalistes qui y sont
passés ont apparemment conservé si peu de souvenirs.
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(Photos prises le 29 janvier 2009 à Paris par une élève de Terminale blague, section qui mène décidément à tout).