Aubenas, star qui cache les précaires (Acrimed)
"Le livre est un succès de librairie. Que retiendront les lecteurs? On ne le sait évidemment pas. Mais qu’en ont retenu les journalistes eux-mêmes, du moins ceux qui ont rendu compte du livre? Essentiellement, «l’aventure» journalistique qui a présidé à son écriture. Et beaucoup moins ce qu’il tente de faire partager sur les précaires surexploités" écrit Henri Maler sur le site de critiques de médias. Il continue : "Comme s’il s’agissait d’informer d’abord sur cette expérience, voire même de s’informer auprès d’elle de la conception qu’elle se fait de son métier. De là des articles et des entretiens d’un intérêt inégal (...) mais où se découvre, de la part des interlocuteurs de Florence Aubenas, une forme d’ethnocentrisme professionnel, quand ce n’est pas une tentative de construire, à travers un modèle qui n’en revendique en rien le titre, une image idéale qui magnifie et dissimule le journalisme réel. Pour un-e journaliste, célébrer un-e journaliste, c’est toujours peu ou prou célébrer la profession et tenter de lui redonner un peu de prestige alors qu’elle se sait critiquée et remise en question."
Une idée résumée avec cette phrase : "C’est leur vie qu’elle voulait raconter. Mais c’est sa vie à elle que nombre de commentateurs commentent". Sans oublier les articles qui se concentrent sur les qualités d'écriture de la journaliste. Ce qui fait dire à Acrimed que "tout se passe donc comme si, dans le meilleur des cas, la réflexion sur les méthodes d’enquête et sur l’écriture journalistique l’emportait sur toute autre considération. Comme si Florence Aubenas avait d’abord tendu un miroir à la corporation."
Une attitude, selon Acrimed, symptomatique "d’abord d’une certaine culture journalistique qui ne connaît du monde social que ce que les médias eux-mêmes en disent, c’est-à-dire – pour être aimable – fort peu de choses."
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