"Air Sarko One" a coûté 33,5 millions d'euros de plus que prévu
C'est le calendrier imposé par l'état major particulier de Nicolas Sarkozy qui a pesé sur le renouvellement de la flotte présidentielle. En effet, le 15 février 2008, dans un courrier adressé à Matignon, il exige que le nouvel avion du Président soit prêt à l’été 2010. "De cette exigence vont naître de considérables surcoûts", commente Leparmentier, en se basant sur le rapport annuel de la Cour des comptes (document PDF). D'abord parce que, "au lieu de lancer un appel d’offres conforme au droit commun, la direction générale de l’armement a préféré une procédure de marchés négociés avec mise en concurrence mais sans publicité préalable". Les risques financiers et de délais étant trop importants, deux des trois sociétés sollicitées se sont désistées moins d'un mois après la réception du dossier de consultation et c’est la société Sabena Technics qui a remporté le marché. Celle-ci achète l'Airbus 45 millions d'euros à la société de location ILFC et le revend 50 millions d'euros à l'Etat. "Premier surcoût identifié par la cour des comptes, 5 millions d’euros", note Leparmentier.
L'avion, aujourd'hui surnommé "Air Sarko One", a été mis en service en 1998 et totalise 50 000 heures de vol. Comme le signale la Cour des comptes, avec les 50 millions d'euros qu'il lui coûté, l'Etat aurait pu acquérir un Airbus mis en service en 2003 et totalisant seulement 15 000 heures de vol, celui-là même qu'Air France proposait d'acheter en avril 2008. "Bref, l’Etat a acheté du vieux au prix du récent, et cela a fini par lui coûter 23,4 millions d’euros", déplore le journaliste. "En effet, échaudé par des incidents intervenus sur les moteurs des vieux A319 gouvernementaux, l’Elysée a demander de «fiabiliser» les deux moteurs de l’A330 «afin d’exclure tout risque de défaillance». (…) Ce qui a accru le coût du marché de 9,7%."
Toutes dépenses confondues, "Air Sarko One" a coûté 259,5 millions d’euros, contre 226 millions prévus initialement.
A l'Elysée, on ne regarde pas non plus à la dépense quand il s'agit de pouvoir faire griller des pizzas dans l'avion présidentiel. Pour vous en convaincre, c'est ici.
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