1986 : l'AFP bidonne une dépêche pour aider l'Elysée
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1986 : l'AFP bidonne une dépêche pour aider l'Elysée

"L'avion présidentiel est menacé d'une attaque. raison d'Etat oblige, un journaliste va diffuser une fausse information", raconte la voix off du documentaire "Histoire de voyages présidentiels" diffusé lundi 10 juin sur France 3. On y apprend qu'en 1986, l'AFP a diffusé, à la demande de l'Elysée, une dépêche bidonnée pour brouiller les pistes des Iraniens qui menaçaient de tirer sur l'avion présidentiel.

Voilà un sujet de méditation sur l'indépendance de l'AFP. En 1986, l'AFP a aidé l'Elysée de François Mitterrand et l'avion présidentiel à échapper à une attaque au missile de la part des Iraniens. Rocambolesque ? Peut-être mais confirmé dans un documentaire "Histoire de voyages présidentiels", diffusé lundi 10 juin sur France 3. Le doc raconte : En 1986, le président Mitterrand est en voyage en Indonésie et se rend au Koweit. Toute l'équipe des conseillers de l'Elysée est présente, ainsi qu'un journaliste de l'AFP, Michel Martin-Roland. L'inquiétude d'Hubert Védrine, alors conseiller diplomatique de Mitterrand est grande concernant un attentat contre le Concorde présidentiel. Du coup, il décide de se servir de l'AFP en diffusant une fausse information sur l'arrivée au Koweït de la délégation française.

Martin-Roland raconte :"Hubert Védrine qui, était le porte-parole de l'Elysée, vient me voir, m'emmène dans le fond de l'avion, dans le placard à balais littéralement, et me dit 'Michel, on a un problème, on a besoin de toi'...On a des informations de la DGSE qui parlent de rampes de lancement iraniennes en direction du Koweït. On est inquiet pour la sécurité du Concorde, on voudrait que tu rédiges une fausse dépêche pour créer un brouillard".

Interrogé dans le reportage, Védrine confirme. "J'ai en effet fait courir des faux bruits sur le départ et l'agenda sur place". La conclusion de Martin-Roland est sublime. Il confirme le bidonnage de sa dépêche. "J'invente, je modifie l'heure d'arrivée au Koweit, je prolonge la visite, enfin j'improvise totalement, je bidonne. On s'est posés au Koweït sans encombre".

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