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I>Télé : Pulvar suspendue d'antenne

La rédaction

22 novembre 2010 Maj: 22 novembre 2010

Après Anne Sinclair et Béatrice Schonberg, c'est autour d'Audrey Pulvar d'abandonner une émission d'information en raison de sa relation avec un homme politique. Suite à l'annonce ce week-end de la candidature de son compagnon, Arnaud Montebourg, aux primaires socialistes, I>Télé a réagi très vite : dès aujourd'hui, Pulvar est suspendue de la tranche d'information 19h-20h.

"L'impartialité d’Audrey Pulvar ne peut être, naturellement, mise en cause, mais il était de notre responsabilité d’éviter une confusion des genres préjudiciable, tant pour l’intéressée que pour la chaîne" explique le patron d’I>Télé, Pierre Fraidenraich, à L'Express.fr. "Comment imaginer qu’elle puisse continuer à inviter des responsables politiques de premier plan sur notre antenne dans un tel contexte. Nous aurions et elle aurait beaucoup à perdre" a-t-il ajouté.

Officiellement, Audrey Pulvar et I>Télé réfléchiraient à un nouveau format d'émission mais cette suspension relance le débat sur le maintien ou non de journalistes à l'antenne à cause de leur proximité avec des responsables politiques. Fin août, à l'occasion de son arrivée sur France Inter, Pulvar s'était défendue de tout conflit d'intérêts : "Que ce soit sur i-TELE ou sur France Inter, si j'instrumentalisais l'antenne à des fins politiques, ça se verrait assez vite" avait-elle déclaré. Mais dès le mois d'octobre, elle s'était retrouvée en position délicate sur le plateau de Médias le magazine, Thomas Hugues lui demandant sa réaction à l'attaque d'Arnaud Montebourg contre TF1 qu'il avait qualifiée de "chaîne de droite" qui s'adonne "au matraquage sur la sécurité".

Comparant les propos de Montebourg sur TF1 à ceux de Jean-Luc Mélenchon contre les journalistes, Hugues a lancé à Pulvar : "Ne devraient-ils pas laisser les journalistes travailler ?". Elle s'en était sortie par une pirouette en affirmant que son compagnon s'en était pris à la chaîne et non aux journalistes (comme si le matraquage sur la sécurité n'était pas le fait de journalistes) tout en affirmant qu'elle n'était "pas toujours d'accord avec lui".

picto Ecoutez sa réaction un peu gênée

Une semaine plus tard, dans une interview au journal France Antilles, Pulvar affirmait se poser la question sur sa place à l’antenne en cas de candidature de Montebourg : "J'arrêterais au moins l'interview politique, mais quand ? Dès qu'il se présente ou au début des primaires ? Pour tout le reste, je suis en pleine réflexion. Je pourrais suspendre mes activités, mais j'ai encore plusieurs mois avant de me décider".

I>Télé a visiblement décidé d’agir plus vite. Reste une question : sera-t-elle également évincée de la matinale de France Inter, dont elle assure la tranche 6h-7h, non sans succès si l'on en croit les derniers chiffres d'audience ? Jointe par Europe 1, Pulvar assure que "rien ne change". "Déjà, je ne présente pas de politique dans le 6-7, et pour l'interview de 7h50, on s'est mis d'accord que s'il y avait impossibilité de ne pas recevoir un politique, et que ce soit un conflit d'intérêt, quelqu'un d'autre ferait l'interview" a-t-elle déclaré.