Photo Ilan Halimi : "Choc" interdit
Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a ordonné hier soir le retrait des kiosques du magazine Choc, qui a publié en Une une photo d'Ilan Halimi aux mains de ses tortionnaires. Le magazine était disponible en kiosques depuis le 15 mai. Le jeune homme, torturé à mort en janvier 2006 par le "gang des barbares", dont les membres présumés comparaissent devant la justice depuis le 29 avril, y apparaissait pistolet sur la tempe, le visage masqué par un scotch gris, les poignets entravés, un quotidien posé sur le torse.
Le tribunal a estimé que cette photo est "de nature à heurter" et que sa publication "ne s'imposait pas". Il a donc interdit le mensuel : pour tout exemplaire paru après vendredi 22 mai à 14 heures, la société SCPE, qui l'édite, devra verser 200 euros d'astreinte. Elle devra également verser une provision de 40 000 euros à la famille Halimi.
Le cliché interdit avait été pris par les ravisseurs d'Ilan Halimi, et adressé à ses parents afin d'obtenir une rançon. Choquées, la mère et les deux soeurs de la victime avaient assigné la semaine dernière le magazine pour "atteinte à l'intimité de la vie privée". Cas rarissime, le parquet s'est associé à leur demande d'interdiction. "Puisque la photo se trouve en Une, aucune autre mesure ne serait en mesure de mettre fin au trouble manifestement illicite", avait expliqué le procureur.
Les avocats de Choc ont indiqué qu'ils feraient appel. L'audience devrait se tenir dès vendredi.
En France, l'interdiction d'une parution, quelle qu'elle soit, est rarissime : l'une des dernières en date est celle du livre du médecin de François Mitterrand, le Dr Claude Gubler, qui révélait les détails du cancer du président, huit jours après sa mort, en janvier 1996.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous