Etudiante / niqab : un universitaire poursuivi (Tunisie)
Brève

Etudiante / niqab : un universitaire poursuivi (Tunisie)

Accusé d'avoir giflé une étudiante islamiste qui saccageait son bureau en 2012, Habib Kazdaghli, doyen de la faculté tunisienne des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba, risque cinq ans de prison. Jugement attendu demain. Plusieurs medias et personnalités se mobilisent en sa faveur.


Tout a commencé, le 6 mars 2012, "lorsque deux étudiantes portant le niqab" après avoir saccagé son bureau, ont déposé une plainte contre Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des Lettres de La Manouba (lui-même a porté plainte pour le saccage et la destruction de documents). Elles "l’accusent de les avoir humiliées, en refusant de les accueillir et de les écouter au sujet du renvoi provisoire de l’établissement de l’une d’entre elles". L'une des plaignantes accuse même le doyen de lui avoir donné "une gifle" explique le quotidien La Presse.

picto De nombreuses associations ont apporté leur soutien au doyen.

"Au gré des mois, les charges retenues contre lui, «violences n’entraînant pour la santé d’autrui aucune conséquence sérieuse», sanctionnées par une amende de quatre dinars et quinze jours de prisons s’aggravent. En juillet, le choc du Professeur Kazdaghli est "grand" lorsqu’il découvre que le parquet a requalifié le chef d’inculpation. Il est désormais poursuivi pour "actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions". Il encourt désormais cinq années de prison, détaille La Presse dans sa chronologie de l'année 2012.

Un appel à un rassemblement devant le tribunal pour soutenir le doyen avait été lancé lors de l'audience du 25 octobre 2012.



Dans une interview d'octobre 2012, dans Jeune Afrique, Kazdaghli considèrait que "son procès est une tentative de mise au pas de l'université tunisienne"


Le quotidien Le Temps s'interrogeait, lui, le samedi 12 janvier 2013, sur "l'affaire de la gifle imaginaire"


"Dans sa déclaration auprès de la garde nationale, la plaignante a accusé le doyen de lui avoir secoué les bras et de l’avoir poussée pour l’amener à quitter le bureau mais n’a jamais parlé de gifle. Cette allégation n’est confirmée par aucun témoignage hormis celui de l’amie ayant commis l’acte de vandalisme. Elle est niée avec force par le doyen dont la version des faits est corroborée par l’employé et l’étudiant. A la décharge du doyen, on peut citer également l’interrogatoire de la plaignante par le juge à l’occasion de la seconde audience (le 25 octobre). A ce dernier qui lui demandait de relater l’agression dont elle aurait été la victime, elle répond: «Le doyen m’a tenu par les bras». A l’objection qu’il ne pouvait pas, en même temps, la tenir par les bras et la gifler, elle se tait. Par ailleurs, dans une déclaration au journal Echourouk recueillie par un journaliste du quotidien arabophone tout de suite après la prétendue agression et publiée le lendemain (le 7 mars 2012), la plaignante n’a évoqué à un aucun moment la gifle. Elle a seulement dit qu’elle s’était évanouie à cause du refus du doyen de discuter avec elle et de son insistance à lui demander de quitter le bureau."
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