Islam : Newsweek raillé sur la Toile
Brève

Islam : Newsweek raillé sur la Toile

Depuis son rachat pour un dollar symbolique par un site web, le Daily Beast, l'hebdomadaire Newsweek n'est plus que l'ombre de lui-même, il ne peut plus rivaliser avec son concurrent Time, qui reste le seul hebdo national US de qualité. La dernière couverture de Newsweek sur la "colère musulmane" provoque une polémique aux USA, et ce n'est pas la première Une qui joue vainement sur la provocation. La direction du journal envisage de supprimer, purement et simplement, l'édition papier.

A la Une de Newsweek : "La colère musulmane". En bas de page "Comment j'y ai survécu, comment on peut y mettre fin" titre d'un article d'Ayaan Hirsi Ali, une Somalienne qui a quitté son pays pour échappper à un mariage arrangé et s'est installée aux Pays Bas, dont elle a adopté la nationalité.

Après la publication d'un livre dénonçant la place de la femme dans la religion musulmane, Hirsi Ali a été menacée de mort.

Outre la couverture elle-même, le fait que Newsweek ait voulu faire la promotion sur Twitter avec le hastag (mot-clé) #MuslimRage a été mal reçu par certains internautes.

"Vous voulez réagir à notre dernière couverture ? Faites-le avec le hastag #MuslimRage" "En couverture : Ayaan Hirsi Ali comment elle a sruvécu à la colère musulmane et comment peut-on y mettre fin"

Le hastag #MuslimRage et la couverture ont été détournés : exemples avec #muslimrouge ou #muslimrave, ou encore #mormonrage ou #indianrage comme le signale le Washington Post, en ajoutant que c'est l'un des mots clés les plus présents sur Twitter aux USA lundi. L'agence AP parle de plus de 75 000 messages sur Twitter avec #MuslimRage. Le New York Times recense une série de tweets moqueurs publiés par des musulmans américains.

"La colère anti-musulman" "Comment nous y avons survécu, Comment nous y avons mis fin" "Drônes, guerre d'Irak, heure d'Afghanistan, TSA (Autorité de Sécurité du Transport)" allusion à la fouillle dans les aéroports.

La polémique a été reprise par le Los Angeles Times, qui souligne que la diffusion de Newsweek ne cesse de baisser, alors que le site du magazine The Atlantic explique comment "une tentative cynique de jouer sur les réseaux sociaux est devenu un buzz catastrophique."

Le responsable de la communication de Newsweek et du site Daily Beast défend la couverture et les articles qui selon lui, "reflètent exactement les événements violents de la semaine passée au Moyen Orient (y compris au maroc où la photo a été prise)"

L'histoire de cette Une a traversé l'océan. En Grande Bretagne, le Telegraph parle d'un "journalisme écoeurant qui veut choquer et rabaisse ce qui fut autrefois un grand magazine." La version française du site Slate, comme le blog de la correspondante du Monde aux USA en parlent aussi.

La descente aux enfers de Newsweek

Fondé en 1933, Newsweek était devenu, avec son confrère Time, un des deux hebdomadaires américains de référence et vendait près de trois millions d'exemplaires aux USA. Le journal a été repris par le Washington Post au début des années 60, mais à partir de 2009, les ventes et les revenus n'ont pas cessé de s'effondrer.

Finalement Newsweek a été revendu pour un dollar symbolique en 2010, et fusionné avec le site Daily Beast, mais il continue à perdre des millions de dollars chaque mois. Ses propriétaires ont donc annoncé fin juillet 2012, qu'ils envisageaient d'abandonner la parution sur papier.

Pour tenter de freiner sa plongée, Newsweek choisit régulièrement des Unes provocatrices. Exemples : en mai 2012 avec "Obama, le premier président gay" ou en août dernier "Dégage Barack, pourquoi nous avons besoin d'un nouveau président"

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