Quand Vogue et Match louaient Asma el-Assad (OWNI)
Brève

Quand Vogue et Match louaient Asma el-Assad (OWNI)

En épluchant des mails syriens récoltés par Wikileaks, Owni a découvert des échanges entre l'entourage de Bachar al-Assad et des communicants anglo-saxons. Qui ont pu donner lieu, avant le début des révoltes en Syrie, à des articles complaisants sur la femme du dictateur, dans Vogue et Paris Match.

Comment Asma al-Assad, la femme du dictateur syrien, a-t-elle pu recevoir les louanges de Paris Match et de Vogue, avant le début des révoltes en Syrie, mais alors même que débutaient les révoltes arabes ? La question se posait en lisant deux articles, parus en décembre 2010 et en mars 2011, qui mettaient singulièrement en valeur la compagne du dictateur syrien. La réponse est apportée aujourd'hui par Owni. Partenaire régulier de Wikileaks, le site a eu accès à des documents qui révèlent l'influence d'un puissant cabinet de relations publiques anglo-saxon : partenaire du pouvoir en place, entretenant de bonnes relations avec des journaux un peu partout dans le monde, il a "continué à conseiller le dictateur syrien, jusqu’en janvier 2012, et alors que la répression faisait des centaines, voire des milliers de morts", relate Owni.

Le cabinet, par l'intermédiaire de son lobbyiste Mike Holtzman, a ainsi "vendu" l'image de l'épouse de Bachar al-Assad, en espérant adoucir celle du chef d'Etat syrien. Le lobbying fut efficace : en mars 2011, la version américaine de Vogue consacre un portrait élogieux à Asma al-Assad. L'article, ititulée "Une rose dans le désert" a été supprimé du site du magazine, mais est toujours accessible via un site d'archives. Photographiée par le célèbre photographe de guerre James Nachtwey, elle est présentée comme "glamour", "chic", et même "magnétique".

De son côté, Paris Match titrait quelques mois plus tôt "Deux amoureux à Paris" après un entretien avec la première dame, en visite officielle à Paris. Au cours de l'interview, elle était comparée à Michelle Obama ou Carla Bruni, sans qu'aucune question embarrassante ne lui soit posée sur la nature du régime syrien.

Régis Le Sommier, l'auteur du papier, déclare aujourd'hui à Owni n’avoir jamais “été en contact avec Brown Lloyd James, ni avec Mike Holtzman“.

Ces révélations d'Owni interviennent dans le cadre de l'opération "Syria Files" menée par WikiLeaks. L'organisation dirigée par Julian Assange, s'est fait connaître grâce à la fuite de documents diplomatiques ou la vidéo d'une bavure de l'armée américaine en 2007 en Irak. Aujourd'hui, ce sont "2 434 899 e-mails" qui ont été récupérés, via le piratage d'un fournisseur d'accès Internet syrien. Leur contenu sera publié et analysé, dans les semaines à venir, par plusieurs médias partenaires : Owni, mais aussi Associated Press ou le site espagnol Publico.

(Par Thomas Deszpot)

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